Extrait du journal

jusqu'à présent à la laisser rompre sans essayer de la défendre, même par la force. Un pacte fédéral, une Constitution, quatre-vingts années pendant lesquelles on a départ et d'autre confondu ses destinées et ses intérêts, accepté des transactions, fait en toutes choses des mises de fonds où l'avenir doit être tenu pour solidaire du passé, ne sont peut-être pas des liens que l'une des deux parties contractantes soit libre de rompre sous le premier prétexte venu, uniquement parce qu'ils lui déplaisent et la gênent. Le Nord reste quant à présent inactif, pour deux raisons. En premier lieu, c'est que M. Buchanan, Président actuel de la Confédération, qui parait au fond du cœur complice du mouvement séparatiste, désarme par sa propre inac tion la puissance fédérale. Il est certain qu'il a donné l'ordre aux troupes de la Confédération, , dans le cas où elles seraient attaquées, d'évacuer les forts qu'elles occupent sur le territoire de la Caroline, sauf cependant un.fort à Char leston, En second.,.lieu , le sNard attend que la Convention caroliriienne passé de l'état d'insurrection abstraite à l'insurrec-j tion effective et d'une simple déclaration de principes aux actes ; il remet l'emploi de là force au moment où la Caroline refusera lei paiement de l'impôt. C'est dans deux mois, que M. Lincoln prendra possession de la présidence. À en juger par le langage des journaux de son parti, le Président et le Congrès mettront alors la Caroline en demeure d'obéir. Si la guerre éclate et si tout ou partie du Sud se range du côté de la Caroline, que deviendront tous ces tristes intérêts créés par l'esclavage? Ne peut-on pas soupçonner tel concours de circonstan ces où, même si l'on évite des catastrophes que l'imagination se refuse à concevoir, la fortune des propriétaires d'esclaves sera mille fois plus compromise par la rupture avec le Nord qu'elle ne l'eût été par le main tien dé l'Union?...