Extrait du journal

LUNDI 10 FÉVRIER. Les journaux de la droite apprécient di versement le résultat de la dernière séance de la commission des Trente. C'est chez eux affaire de tempérament ou de tactique. Les belliqueux et les violens annoncent en termes très nets la défaite de M. Thiers. Ils félicitent la commission- de l'énergie dont elle a fait preuve ; ils sont sûrs d'a vance qu'elle sera soutenue par l'Assem blée, et ils somment M. Thiers de se sou mettre, de renoncer à une lutte désormais inutile. Tout cela ne va pas, bien entendu, sans quelques injures personnelles à l'a dresse du Président de la république. D'autres feuilles plus modérées dans la forme, c'est-à-dire plus politiques, ne parlent ni de victoire ni de dé faite. Elles soutiennent même qu'il n'y a eu ni vainqueurs ni vaincus dans la séance de samedi, et que, bien loin de rompre avec le gouvernement, la commis sion lui a fait au contraire de très grandes concessions. Elle a rejeté, il est vrai, le programme de M. Dufaure, mais c'est parce qu'il faisait double emploi avec le projet de la commission. Ce serait presque, à vouloir examiner de sang-froid les choses par le menu, la commission qui aurait nais bas les armes. Enfin le choix seul du rapporteur, M. de Broglie, montre suffisamment l'es prit de conciliation qui animait les commis saires. Bref, si M. Thiers lit les feuilles dont nous parlons, il trouvera, d'un côté, le fiel et le vinaigre, et, de l'autre, le lait et le miel....