Extrait du journal

On nous écrit de Florence, le 11 août : « Les partisans du pouvoir temporel n'ont en ce moment qu'un espoir : ils comptent sur l'imprévu. Toute la polémique de leurs jour naux roule sur ce thème. Ils répètent chaque jour que vingt fois les Papes furent chassés de Rome, et que vingt fois ils sont revenus. Ils se plaisent à citer les événemens extraor dinaires dont notre siècle a été témoin. Et il faut convenir que sur ce chapitre il n'est pas difficile d'exécuter des variations. » En réalité, la situation actuelle du royaume d'ltalie ne donne guère de prise à leurs atta ques. Tout est calme et même prospère. Les partis paraissent sans force. On a beau lire les journaux, on ne voit rien qui puisse sembler menaçant, bien que la presse soit absolument libre. Le principal vice des journaux italiens est d'être assez ennuyeux, mais ce vice n'est pas dangereux. On n'excite pas les passions des gens que l'on fait bâiller. » Aussi, depuis qu'on est rassuré sur les in tentions de la France, la confiance est-elle grande. La Bourse est en pleine hausse, et, chose remarquable, ce sont les valeurs qui se négocient seulement en Italie, comme la Ban que, l'emprunt national, les obligations ecclé siastiques, qui sont le plus en faveur. Il est évident que le crédit national se relève d'une façon très sensible. » Celte confiance est d'ailleurs justifiée par un fait. Ainsi, les produits des impôts indi rects, dépendant de la direction des gabelles, ont augmenté de 13 millions dans le premier semestre. Les produits des chemins de fer, sans exception, sont également en progrès. Ce sont là les indices certains d'une situation économique en voie d'amélioration....