Extrait du journal

Le capitaine Ross est depuis quelques jours seulement de retour de son long voyage an pôle antarctique, et déjà les journaux anglais publient un compte-rendu, très sommaire il est vrai, mais en même temps très précis des travaux et des magnifiques découvertes qui viennent d'ajouter une nouvelle page à l'histoire déjà si glorieuse de la marine britannique. Nous ne savons quel est l'auteur de celte pièce, que nous croyons cependant pouvoir attribuer à l'un des officiers de l'expédition; quoi qu'il en soit, nous la traduisons tout entière, parce qu'elle nous semble appe lée à faire une grande sensation dans le monde scientifi que, en France surtout. Nous n'avons cherché à dissimuler aucune des allusions directes ou indirectes qui sont faites en maint endroit de cet écrit au dernier voyage do M. l'a miral d'Urville; son récit, dont six volumes sont déjà pu bliés , est là pour répondre. S'ils ont peut-être été moins heureux que leurs successeurs, M. d'Urville et ses braves compagnons n'ont montré ni moins de lumières, ni moins de résolution, ni moins d'opiniâtreté que les navigateurs anglais. D'ailleurs, si ie capitaine Ross ne tient pas encore • en'portefsuille quelque découverte inédite, ce dont nous ne pouvons répondre, il ne serait pas du tout impossible que l'expédition de M. d'Urville , moins brillante en apparence, ne fût en réalité tout aussi féconde en ré sultats profitables à la science. Et n'a-t-clle pas pro fité au capitaine Ross lui-même ? N'est-ce pas la dé couverte de la terre Adélie qui indiqua au capitaine Ross la nécessité, pour se rapprocher autant qu'il se rait possible du pèle central, d'aller chercher dans l'est une route qu'on savait, grâce aux découvertes do M. Du mont d'Urville , ne pas exister sous ie méridien d'HobartTown '! Ne fût-ce qu'à cause de cela seulement, nous aimons à croire que l'heureux capitaine Ross , quand il écrira le récit de son beau voyage , montrera pour les tra vaux de nos marins un peu plus de déférence que sou coin-...