Extrait du journal

Le socialisme opportuniste. Le succès des" socialistes unifiés n'est qu'un succès apparent, et qui n'est nullement dû à l'extension de leurs doctrines. Il y a d'abord, parmi eux, ceux que l'on appelle les mal élus. Ils ont, au nombre de trente-cinq ou quarante, bénéficié des voix conser vatrices conduites par l'idée fausse et dangereuse de la politique du pire. D'un autre côté, la campagne qu'ils ont menée contre la loi de trois ans leur a amené, surtout dans les campagnes, un assez grand nombre de voix. Ce n'est donc pas sur un programme social nettement dé fini que beaucoup d'entre eux ont été élus. Ils ne doivent point d'avoir réussi aux doc trines collectivistes. Ils les ont soigneuse ment laissées dans l'ombre.-En certains cas, dans les milieux agricoles, ils ont au con traire affirmé qu'ils n'étaient point les enne mis de la petite propriété individuelle, qu'ils s'efforceraient de la garantir et de la favoriser tout en faisant luire aux yeux des métayers et des fermiers la possibilité de l'expropriation, à leur profit, des terres qu'ils cultivaient. Mais ce sont là des petits moyens démagogiques. Les théories de Karl Marx n'ont eu, en cette circonstance, aucun effet. Ces loups veulent se faire bergers et sont, pour la plupart, imbibés d'opportu nisme. Les chefs de la C. G. T. ne s'y trom pent pas. M. Dumoulin, dans la Bataille syndicaliste écrit, qu'après le second tour de scrutin, l'ensemble des résultats électoraux le laisse presqu'indifférent. Et il a joute : « Je ne suis pas sûr que ce que l'on appelle la poussée à gauche soit véritablement une affirmation populaire dans le sens de l'op-...