Extrait du journal

Quand l'organisation, administrative a ainsi réuni les conditions primordiales de sa mise en œuvre, il lui reste à agir. La base solide de son action sera l'ordre, sans lequel rien ne se soutient ; mais faut-il rappeler que la première règle pour agir est la prévoyance ? L'a-t-on posée comme point de départ à tout ce qui a été fait jusqu'ici ? C'est contre l'avenir qu'il faut lutter : que de fois ne s'est-on pas limité au présent ! Se débattre entre ses griffes, c'est à peine agir. Et l'on peut dire qu'une autre règle essentielle a été trop souvent méconnue, celle qui concerne l'outillage. Plus on a le sens de l'action et on veut peser sur les événements, imposer sa vo lonté à l'avenir, plus on fait cas de l'outil lage,. C'est lui qui multiplie la force humaine. 11 est la première étape d'uiië détermination qui s'affirme en acte. Il réalise, il conditionne toutes les réalisa tions. L'outillage, ce sont les moyens de transports, les voies ferrées que nous aurions dû construire derrière le front et à l'issue des ports, les chalands-, les remorqueurs, les bateaux de mer. L'outillage, ce sont les canons, cet im mense jeu de machines de guerre dans toutes ses variétés, depuis l'artillerie lourde à tir accéléré jusqu'aux canons de tranchées et aux mitrailleuses. L'outil lage, ce sont les usines, les machines-ou tils, les mille moyens de production et d'extraction qui auraient rendu notre force matérielle irrésistible. Jeter l'homme sans plus dams la mêlée est un geste trop facile où il entre de la paresse d'esprit. L'action des temps nouveaux est avant tout une action de la pensée,un effort de la volonté sur elle-même. Vous demandons à nos maîtres des actes, non des gestes. G. Bi.ANcnox....