Extrait du journal

La flotte a touché le rivage d'Alger ; l'armée a débarqué : gloire au drapeau français ! Honneur à la prudence et à l'habile hardiesse de l'amiral Duperré , qui, réparant les fautes du ministère, et corrigeant, par le bonheur de l'exécution , une mauvaise entre prise , a conduit à bien la première et la plus difficile partie de la campagne! Honneur à cette jeune et brillante marine! Honneur et prompte victoire à nos vaillans soldats , qui, débarrassés une fois de la rade de Palma, des contre-teinps et de l'ennui de la mer, n'ont plus que le plaisir de combattreîr Sans doute, le patriotisme prévoyant peut regretter encore que le sang si précieux des Français soit versé dans une guerre infructueuse , où notre cabinet a d'avance stipulé, par notes di plomatiques , l'abandon du terrain que nos troupes auraient con quis par leur courage. Sans doute , d'énormes dépenses faites hors du contrôle parlementaire, et toules'les chances ultérieures d'une guerre inutile sont encore un juste sujet de plainte et de sollici tude , un grief public élevé contre le ministère. Mais enfin , puis que nous avons joint l'ennemi, on est maintenant assuré du succès matériel et militaire. Les populations errantes et pillardes du désert seront dissipées a la première vue de nos escadrons , et n'oseront approcher de nos redoutables carrés d'infanterie. Alger, beaucoup moins fortifié du côté des terres que sur sa façade maritime, ne pourra tenir contre les talens supérieurs de notre corps du génie : il sera bombardé , foudroyé, et avant peu pris par capitulation ou par assaut. La su périorité de la tactique et du courage discipliné réduit ici, en quelque sorte, les hasards de la guerre à d#s certitudes géomé triques. Nous tenons Alger pour détruit; et, quoique la chose...