Extrait du journal

L'imagination reste confondue au spectacle de tant de crimes médités, ordonnés, exécutés ! Nos libertés tombant sous le coup d'ordonnances illégales, nos concitoyens sous le feu du canon et de la mousqueterie, ot. jetés en proie à toutes les violences du gouvernement militaire! Plus de justice, plus de lois, plus de magistrats! La force contre les lois, la force contre les citoyens! Et cette force brutale, comme elle a été brisée par la colère de la capitale! Comme'tous ces bataillons . tous ces mousquets, tous ces canons se sont trouvés faibles devant l'héroïque fermeté des Parisiens. Partout la force militaire a été vaincue parla force civile. Le pacte est rompu aujourd'hui, et. ce n'est pas nous qui l'avons rompu ! Nos ennemis se sont jetés hors du cercle des lois : qu'ils y restent. Nous pouvons aujourd'hui ce que nous voulons , et ce que nous avons toujours voulu : ce que nous voulons , c'est le règne des lois ; ce que nous voulons, c'est l'ordre et la tranquillité publique. ... Après la gloire d'une si belle résistance, et lorsque notre victoire sera complète , nous nous hâterons de revenir à l'ordre et à la paix publique, à cet ordre que nos ennemis ont voulu bouleverser, à cette paix quilsontsi cruellement ensanglantée. Nous montrerons ce que c'est qu'un peuple qui ne voulait point de révolution , qui s'arme contre quiconque en ose tenter une , qui brise la puissance de l'attaque, et qui, glorieux et triomphant, revient à l'ordre légal à travers mille dangers héroïquement soufferts ! La garde nationale est réorganisée. Que tout bon citoyen qui a un fusil se rallie sous son drapeau. Une commission municipale de Paris est établie. Que tout bon éitoyen qui veut la paix se range sous ses lois. Cette commission a promis de sauver le peuple. Elle tiendra sa promesse....