Extrait du journal

les suivantes, survenues entre avril et no vembre, n'aient pas une répercussion pro fonde : le coton a fléchi au Havre de 805 à 285 ; la laine de 1,550 à 890 ; la soie du Japon à Lyon de 420 à 220 ; le cuir vert de vache de 700 à 295 ; le cacao de 400 à 210, etc. Il est certain que des dénivella tions de cette ampleur n'iront pas sans provoquer des troubles, des embarras, voire des ruines. Aussi voilà qu'on se tourne vers le gouvernement et qu'on l'in vite à constituer une commission pour étudier et résoudre la crise industrielle et commerciale. Croire que le gouvernement peut résoudre cette crise, c'est oublier qu'il s'agit là d'un phénomène qui n'est point spécial à la France. C'est au Japon qu'il s'est manifesté tout d'abord, au printemps dernier, puis de là il a gagné les Etats-Unis, et voilà qu'il atteint l'Eu rope. Ce phénomène n'est pas à la discré tion du gouvernement, il lui est impossible d'en modérer les effets, et, s'y essayerait-il. qu'il ferait de la mauvaise besogne. C'est aux industriels et aux commerçants à dé cider, suivant les conditions propres à chacun d'eux, et à se persuader que cette crise est due à un arrêt de la consomma tion, provoqué lui même par des prix trop élevés. I. Etat doit indiquer aux chômeurs forcés où ils pourront trouver du travail. A cpla doit se borner son rôle. Après la longue période de hausse que nous venons de subir, la baisse était inévitable; elle est la condition du retour à un état écono mique stable ; mais, comme le disait le ministre des finances à la séance de la Chambre du 26 novembre, « à mesure que les prix tendront à se rapprocher du coût normal de production, il y aura certainement un certain nombre d'entre prises qui auront de la peine à subsister». C'est ce à quoi nous allons assister et c'est bien le cas de répéter : Dura lex, sed lex....