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Journal des débats politiques et littéraires, 8 juin 1929

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Journal des débats politiques et littéraires
8 juin 1929


Extrait du journal

supprimé, un juge dont lé tribunal a dis paru ou un instituteur-. qui n'a plus d'élèves. , - . " - • Tout cela est tellement incontestable qu'aucun projet de loi sur le statut des fonctionnaires ne pourrait être conçu sur la base du droit syndical intégral. C'est même la raison pour laquelle beaucoup de fonctionnaires ne tiennent pas à avoir un statut, ou même se refusent à en avoir un. Le droit commun, qui serait pour eux un privilège, puisqu'ils conserveraient leurs avantages particuliers en y ajoutant ceux des travailleurs moins favorisés, est réclamé bruyamment par les syndicats uni taires, c'est-à-dire communistes, qui se sont formés dans toutes les administraI tions. Les instituteurs qui font la grève du certificat d'études, les normaliens de Quimper qui se révoltent contre leur di recteur, sont dans ce cas; Ils veulent tous 'les droits sans s'astreindre à aucun devoir .pçqfessioiinql. C'est ici que la question des Tqqctiqnnaires devient une affaire politi que et spécialement parlementaire. Beau coup de radicaux, malgré toutes leurs con cessions démagogiques, se rappellent au fond qu'ils sont un parti de gouvernement. Les jacobins, leurs ancêtres, étaient des hommes .d'autorité. Us n'auraient toléré rien de. ce qui se passe. Line ■ grève, de' fonctionnaires aurait mené droit ses ait-" teurs, non à une privation de traitement de quelques jours, mais bel et bien à l'échafaud. Grâce au progrès des mœurs, dû aux libéraux et autres modérés dont l'œuvre, malgré tout ce qu'il est de mode d'en dire, a eu du bon, nous n'en sommes plus là. L'ordre du jour Daladier a voulu au moins maintenir, en face des socialistes et des communistes, le principe dont aucun parti de gouvernement ne saurait se dé partir. Il contenait un paragraphe « ré prouvant la cessation concertée du travail dans les services publics, qui compromet dangereusement la vie nationale et les in térêts légitimes de chaque citoyen ». C'est parfait. Mais comme le parti radical/sur tout incarné par M. Daladier, ne peut ap prouver le gouvernement même quand il a fait ce que M. Daladier déclare qu'il aurait fait à sa place, son ordre du jour, après avoir blâmé les postiers de s'être mis en grève, blâmait le gouvernement de leur avoir infligé les sanctions méritées. Cette inconséquence ôte à .la petite con troyerse souleyée entre socialistes et radi caux par l'ordre du jour Daladier beau coup de son intérêt pour le public. C'est une querelle pour la galerie. Les uns et les autres se sont retrouvés au vote final. La majorité habituelle du gouvernement s'est retrouvée de même et la même. Ce n'est pas sa faute si elle reste seule à avoir le courage d'avoir raison. A, ALBERT-PETIT....

À propos

Fondé en 1789 sous le titre Journal des débats et décrets, le Journal des débats politiques et littéraires retranscrit, dans un premier temps, la quasi intégralité des séances dispensées à l’Assemblée Nationale. Sous Napoléon, il change de nom pour devenir le Journal de l’Empire. Publié jusqu’à l’Occupation, le journal sera supprimé en 1944.

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