Extrait du journal

tesquieu, Voltaire et leurs disciples préludant aux orages révolutionnaires qui devaient être bientôt déchaînés sur le pays, faire tous leurs efforts pour habiller le droit national français, à l’anglaise ; Mablv, arranger une constitution française à la grecque et à la romaine ; Rous seau établir dogmatiquement la souveraineté absolue du peuple; Revnal et beaucoup d’au tres exalter la constitution américaine. Nous voici donc revenus à la lin du 18e siècle, c’està-dire à quelque soixante années derrière nous; c’est ce que l'on est convenu d’appeler le progrès. Pour tant faire que de progresser ainsi dans le passé, peut-être aurait-on pu mieux choisir? C’est notre opinion. Quoi qu’il en soit des fruits amers de la république (et la république est j très-riche en ce genre), ses plus mauvais fruits ne sont certainement pas les messages à Famé- j ricaine, notamment celui du président, qui a été lu hier à l'Assemblée. Ce document contient, comme on l’a vu, l’exposé complet de la situation politique, mo rale et matérielle du pays, l’état de nos rela tions à l’extérieur. Il devait donc naturelle ment absorber aujourd’hui l’attention de la presse tout entière. C’est aussi ce qui est ar rivé. Et, nous sommes heureux de le dire, il y , a dans l’appréciation qu’en font les organes des diverses fractions de l’ordre, un accord parfait j avec notre manière de voir, et les impressions que nous avons exprimées nous-même dans notre précédent numéro. Tous se plaisent à reconnaître le ton de fran chise et de loyauté qui préside à ce Message, la netteté et l’irréprochable convenance avec laquelle le président s’y explique chaque fois qu’il s’agit des personnes et des principes. Il y a, en effet, dans le Message du prési dent comme le remarquent fort bien deux feuilles de la droite, plus que de bonnes paro les au point de vue matériel ; il y a aussi des gages donnés ail grand parti de l’ordre, à l’es prit de concorde et de conciliation. La politique de persévérance y fait des concessions à la poli tique (Y abnégation. C’est certainement ce qu’il y avait de plus...