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Journal des villes et des campagnes, 2 mai 1885

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Journal des villes et des campagnes
2 mai 1885


Extrait du journal

Les journaux français de toute nuance se montrent avec raison très émus de la tournure que prend l’affaire anglorusse. En présence de ce péril, chaque jour plus grave, on finit par comprendre, même à gauche, le péril de la situation où la politique républicaine a mis la Fran ce. On se souvient de « la politique des mains nettes », autrefois proclamée par M. Waddington. Nous n’avons plus « les mains nettes », mais, ce qui est plus gra ve, nous n’avons pas davantage « les mains libres », et cela au moment où il serait nécessaire à la sécurité nationale de les avoir. On a décidément compris, chez les me neurs opportunistes,qu’on avait trop laissé voir la peur qu’on ressentait de la réac tion monarchiste. Aussi la note est-elle changée depuis quelques jours. Le péril de droite est momentanément remisé au magasin des accessoires. Il n’y a plus de gémissements sur les divisions des répu blicains. Bien au contraire, la République française célèbre hardiment leur union. Il parait qu’intransigeants, opportunistes et républicains modérés sont partout dis posés à s’embrasser. Nous ne nous en dou tions pas, à voir les coups qu’ils échangent chaque jour. Mais, puisque la. République française l’affirme, ne faut-il pas le croire ? La guerre au clergé ne serait-elle plus populaire et s’apercevrait-on qu’elle n’est pas bien vue des électeurs ? Divers indices tendraient à le faire croire. Voici, par exemple, le Temps qui engage les radicaux à ajourner après les élections la suite de leur campagne contre le budget des cul tes et à voter pour cette année les mêmes crédits que l’année dernière. Ce n est pas une raison de justice qui détermine le Temps. Il explique même, au cours de son article,que ses amis se sont prêtés dans le passé à des réductions qu’ils savaient « in justes ». C’est une question de prudence électorale. Il y a là un symptôme curieux à noter. Mais vainement laisse-t-on aux radicaux l’espoir de reprendre la guerre une fois les élections faites; ils ne parais sent pas disposés à se prêter à la tactique de prudence qui leur est recommandé. C’est du moins ce qui parait ressortir de la façon dont la Justice rabroue ce matin le Temps....

À propos

Fondé en 1815, le Journal des villes et des campagnes était une feuille légitimiste et ultramondaine cherchant à satisfaire à la fois une audience urbaine et rurale. Le Journal paraît jusqu’en 1895.

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