Extrait du journal

FHA\€E. Paris, 6janvier. Les ministériels sont montés au Capitole : le Jour| h ai des Débats célèbre les avantages qu’ils ont déjà I remportés à la chambre élective. Mais, au milieu de j: ce chant triomphal, on entrevoit de l'étonnement, de 1 la crainte, de la défiance. On dirait que le ministère | tremble de voir lui échapper les fruits de sa victoire. I C’est qu’elTectiveinent la majorité peut s'amoindrir | numériquement dans certaines questions, pour ne laisser au ministère que des succès équivoques, et plus près d’une défaite que d’un triomphe bien réel et glorieux. Cette perspective et les craintes qui l’agi tent ne devraient-elles pas lui commander de la ré serve ? Il y aurait générosité à en montrer s’il était noblement vainqueur; mais accuser ses adversaires lorsque, par un énergique appel au patriotisme de la chambre, ils peuvent affaiblir la majorité ! il y a là plus que de la témérité. La politique du cabinet est| elle assez digne pour qu’il puisse se moquer des for fanteries du l,r mars, qui ont préludé à une honteuse reculade ? N'a-t-il pas développé fatalement un sys tème de paix à tout prix; et,dans ses efforts contre le sentiment national, ne s’enorgueillit-il pas de la pro tection du cabinet tory ? Cet accès de singulier orgueil est constaté par la Gazette d’Augsbourg, qui dit : « La non-avenue du ministère Russell a sauvé AI. Cuizot du désespoir. » Quaud ou vit ainsi par la tolérance de 1 étranger, quand on lui fait hommage de ses triom phes parlementaires, il y aurait quelque pudeur à n en pas crier trop haut victoire....