Extrait du journal

EXTÉRIEUR. Espagne. — L’attention publique se trouve presque entièrement absorbée par l’ouverture de la session et par le discours du trône. On s’accorde généralement, à Madrid, à faire l’éloge de ce discours ; les cortès se sont réunies le 9, sous la présidence de M. Zumalacarrégui, doyen d’âge, et ont procédé à la nomination de leur président et vice-président. M. Isturitz a été porté à la présidence par 68 voix, et M. Riva Herrera appelé à la vice présidence par 6A voix. Ces nominations ont été favorablement accueillies par le parti sage du pays ; il a vu dans ces choix la certitude de la continuation d’un système de modération qui seul peut sauver l’Espagne. Les exaltés poussent les hauts cris, ils pensent avec raison que si le ministère vient à être changé, ces changeincns auront lieu dans le sens de la majorité qui a nommé M. Isturitz. Il est probable même que ce dernier serait appelé à former le nouveau cabinet. Au départ du courrier, le 9, on procédait à l’élection des secrétaires de la chambre des députés, et l’on avait la certitude que le bureau appartiendrait à l’ancienne majorité. La tranquillité n’aval point été troublée, cependant il régnait toujours une sourde agitation qu’entretenaient avec soin les ennemis du gouvernement. Carlistes et exaltés, ils excitent la garde nationale à appeler le prince Louis Buonaparte au commandement de la milice espagnole et se répandent en injures et en menaces, non seulement contre le gouvernement espagnol, mais aussi contre la France. 11 faut espérer que le bon esprit et la fermeté de la garde nationale feront justice de ces odieuses provocations à la révolte. Les horreurs commises à Valence, à Alicante, à Murcie, horreurs que le parti exalté cherche à propager aussi à Carthagène, à Malaga et dans toutes les provinces du littoral de la Méditerranée, jusqu’à Cadix, inclusivement, serviront sans doute de leçon. Chacun a pu se convaincre, dans ces derniers avènements, que de tous les despotisme, le plus insupportable et le plus à redouter, c’était celui d’une populace armée et féroce qui n’est retenue par aucun frein....