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L’Action française, 13 juillet 1926

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L’Action française
13 juillet 1926


Extrait du journal

Gressent-Valois a attrapé dimanche une recrudescence de jaunisse. L'homme qui a écrit que les accords américains et les soixante-deux années de tribut écra sant qu'ils nous imposent « peuvent être" un appui pour la France », apportait à la manifestation des Combattants une autre préoccupation que l'indépendance nationale. L'homme qui s'aplatit devant les lois, des agents et les sous-préfets de la République, avait passé outre aux pres criptions formelles et publiques du comité d'entente en faisant revêtir à ses amis une < tenue » bleue qui est politique. Il s'agissait pour 'lui de s'exhiber pour , la première fois avec tous ses hommes dans les rues de Paris, et de s'exposer aux comparaisons. L'expérience a été faite et elle a été -désastreuse. Ce dictateur en bois ,qui avait l'outrecuidance ' de vouloir monopoliser les combattants, a amené tout juste 621 personnes, à peine un quarantième de l'ef fectif total de la manifestation, et un quart de l'effectif des combattants amenés par l'Action française. Sa déconvenue a été telle qu'il l'a avouée par un jet de bile. Dans un compte rendu, que les convenances, dans la circonstan ce, exigeaient loyal, précis et objectif, il s'abandonne à la polémique, à coups de mensonges facétieux. Pour expliquer l'im portance de notre colonne, il insinue que nous y avions rassemblé nos amis de pro vince en même temps que ceux de Paris, et qu'elle comprenait « un fort contin gent » de jeunes gens et de vieillards qui n'avaient pu combattre pendant la guerre. Or, cent mille Parisiens, qui nous ont vus défiler, sont témoins du contraire. Je n'ai vu, pour ma part, dans notre colon ne, que deux provinciaux : Jacques Denisane, de Strasbourg, et M. de Marmier, de Metz, qui, se trouvant à Paris, n'avaient pas .de raison de s'abstenir. Les quelques barbes grises et barbes blanches qui se trouvaient parmi nous avaient toutes fait la campagne et, si nos étudiants — d'ail leurs en vacances — et nos Camelots du Roi eussent été là, on peut croire que notre cortège eût été quintuplé. Mais, ce dont ce menteur nous accuse sournoisement, c'est exactement ce qu'il a fait lui-même. C'est seulement dans l'a près-midi de jeudi dernier que l'Action française a décidé de participer à la mani festation qui, jusqu'alors, était restée incer taine, et cette date tardive ne nous per mettait pas de faire appel à d'autres que nos amis parisiens. Mais Gressent y avait fait adhérer son Fesso huit jours auparavant. Cependant son journal n'en avait rien dit jusqu'au jeudi matin et il s'abstînt d'ailleurs jus qu'au dernier moment de publier ses points de rendez-vous.' Toute sa prépara tion fut secrète et n'en fut que plus fié vreusement poursuivie. On prépara le transport des groupes de Soissons, de Reims et de toutes les villes situées dans un périmètre au moins équivalent qui fut dénommé pour la circonstance, « région parisienne ». C'est cette vaste mobilisation qui a abouti à ce beau résultat : 621 maniefestants. Mais dans ce chiffre, le contingent vieux et le contingent jeune avaient leur large part. Le second, surtout, offrait aux pas sants d'innocentes figures de 16 ans, dont la présence devait s expliquer sans doute par leur qualité d'orphelins de la guerre. Mais on y voyait aussi des orphelines •bleues, accompagnées de leur père. Ce qui prouve que notre Gressent avait bien rassemblé tous ses poussins, c'est que, tandis que sur tout le passage de l'Action française elle était acclamée par les nombreux amis qu'elle avait dans la foule," il ne restait plus personne pour en faire autant au dictateur-en-bois. Il avait songé à tout cependant. M. Philippe L..., accompagné d'une équipe de 5 jeunes fessistes, qui ^vait été distraite de l'effectif, avait été chargé de précéder les chemises bleues sur le parcours du cortège. A leur approche, ils éclataient en brusques ap plaudissement, mais ceux-ci dans la foule déchaînaient alors les sifflets. M. Philippe L... et son équipe allaient recommencer l'expérience un peu plus loin et ils ob tenaient le même résultat. Notre ami Claude Jeantet qui suivit ce manège de bout en bout s'en amusa beaucoup. Maurice PUJO. P. S Je raconterai demain la belle réunion donnée par le Fesso à Beaune, di manche dernier, «• qr.i, se transformant en réunion d'Action française, se termina au cri de « Vive le. Bol.' &...

À propos

Fondée en 1908, L’Action française est un journal d’extrême droite dirigée par Charles Maurras et interdit à la libération en 1944. Se gargarisant d’être « le journal du nationalisme intégral », la publication se veut le trait d’union entre les mouvements royalistes, nationalistes et antisémites.

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