Extrait du journal

Dans les rues Mais dès que l’on quitte celte artère, qui était habituellement si animée, on retrouve des visions tragiques. Ici, deux porcs tués par les débris de l’explosion, barrent la route de leurs cadavres verdis. Des branches d’arbres morts forment avec des morceaux de ferraille tordue un arrangement funèbrement décoratif. Des tas de vitres brisées, de tuiles, de briques s’élèvent tous les trois ou quatre mètres le long de la chaussée. L’explosion a eu des effets curieux: alors que la plupart des immeubles ne possèdent plus un carreau, plus une glace de devanture, d’autres sont absolument intacts. Des planches ont été amenées en grande quantité. On les a clouées provisoirement à la place des glaces sur les devantures. Derrière ces palissades le commerce a repris. Les brasseries, où déjà quelques clients se font servir un café-crème, regorgeront tout à l’heure de monde, à l’instant de l’apéritif, qui sera surtout de la bière....