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L’Assemblée nationale, 13 août 1855

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L’Assemblée nationale
13 août 1855


Extrait du journal

Devant Balaclava, 28 juillet. Absent depuis quelque temps de Balaclava, c’est à peine si, à mon retour, j’ai pu reconnaître cette plage que j’avais laissée déjà bien encombrée de ballots et de marchandises ; aujourd’hui rien ne peut décrire la confusion, le pêle-mêle de bois, de mâts, de provi sions de toute sorte, de colis que l’on débarque conti nuellement. Je n’ai plus retrouvé non plus ces beaux arbres, ce vert gazon qui animaient ce petit coin de Wre : les constructions de toute espèce les ont rem • placés, et la voix rauque du chemin de fer s’est sub stituée au grincement des roues des lourds avabas qui transportaient péniblement mille objets d’un camp à l’autre. Après avoir mis pied à terre sur le quai , près du camp dit des Croates où se trouvent tous les gens em ployés au transport, Grecs , Arméniens, Bulgares, juifs et Croates aussi, h quelque distance de l’ancien cimetière qui n’existe plus qu’à l’état de souvenir, ma première impression a été un profond étonnement à la vue de tous les visages barbus qui défilaient sous mes yeux. Les soldats anglais ont un air passable ment étrange, grâce à cet appendice poilu qui con vient peu à leurs physionomies ; mais que dirai-je des Kurdes et des Croates qui, abusant de la permission , se sont laissé pousser une barbe et des moustaches telles qu’on n’en voit de pareilles que dans le? plus noirs mélodrames du boulevard ? Enfin passons. Nous voici à Kadi koui, quartiergénéral de l’armée piémontaise ; on distingue ça et là quelques tentes, sentinelles avancées de notre vaste camp. Nous montons à chevul, et en vingt minutes nous sommes arrivés sur les hauteurs de Balaclava, d’où l’on jouit d’une admirable vue dont je vous épar gnerai la description. Le camp des Piémontais s’étend à droite, nu delà du petit village de Kamara, dont nous n’apercevons que l’église et son clocher ; les Turcs occupent les hauteurs, et les autres troupes se trouvent disséminées sur plusieurs points. Nous tra versons tout ce vaste camp, et nous pénétrons dans la bede plaine de Balaclava, où s’exécuta cette brillante charge de la cavalerie anglaise. Enfin, nous arrivons au camp des chasseurs d’Afri que : c’est là le but de notre voyage. Ce petit camp se compose de tentes africaines recouvertes de branches d’arbres touffues qui y entretiennent une continuelle fraîcheur. Nous y recevons le plus charmant accueil, un accueil tout français, et après un déjeuner tel qu’on peut s’en procurer loin de tous et do tout , dans une pareille solitude, les officiers nous proposent une...

À propos

La Gazette de France refusant de publier l’adoption de la deuxième République à la suite des Journées de février, Adrien Lavalette fonde son propre journal une semaine plus tard, le 1er mars 1848. En quelques semaines, L’Assemblée nationale devient alors la voix la plus forte du camp révolutionnaire. Suspendu plusieurs fois, le journal est contraint de changer de nom. Il devient Le Spectateur en 1857, mais est interdit dès l’année suivante à la suite de l’attentat d’Orsini.

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