Extrait du journal

AU moment où M. Henry Simond quitte Y Echo de Paris, il ne nous convient pas de nous souvenir des griefs qu’en toute autre circonstance les atta ques injurieuses dont nous avons été l’objet nous autoriseraient à faire valoir. M. Henry Simond se retire aujourd’hui d’un journal auquel il avait consacré sa vie : sans vouloir en rien préjuger du fond d’un débat dont beaucoup d’élé ments sont encore inconnus, il nous plaît de ne songer qu’à la pénible épreuve d’un homme qui voit s’échapper de ses mains ce qui a été depuis toujours son principal souci et son unique orgueil. On a voulu chercher à cette affaire des explications de ténébreuse politique. Il est toujours flatteur de reporter sur des complots sordides la responsabilité d’événements qui découlent de la nature des choses. En vérité il n’y a pas grand mystère dans une situation qui ne fait que reproduire avec plus de retentisse ment ce qui s’est passé et ce qui est en train de se passer dans nombre de jour naux. Pour Y Echo de Paris comme pour beaucoup d’autres, l’origine du drame est une question de gros sous. On parle beaucoup de l’indépendance de la presse. On a raison, car il n’y a guère de problème plus important. Là où on a tort, c’est quand ou se figure que le seul côté d’où soit menacée cette in dépendance soit celui des organisations politiques et des influences gouverne mentales. La menace principale, c’est l’argent et c’est seulement Vargent. Grande commodité apparente que d’avoir de confortables capitaux. Mais en réalité, lourde chaîne et qui, tôt ou tard, se fait sentir. On en pourrait don ner des exemples à la douzaine. 'Je n’en tends pas prendre parti dans la querelle qui défraie la chronique, et d’autant moins que le conflit, d’après tout ce qu’on en sait, a opposé des formules d’exploitation financière, non des for-...