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L’Aube, 26 avril 1936

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L’Aube
26 avril 1936


Extrait du journal

M. Albert Sarraut, président du Con seil, ministre de l’Intérieur, a clos hier soir la campagne électorale radiodiffusée par un discours que retransmit l’en semble du réseau d’Etat français. Après avoir déclaré que les paroles qu’il allait prononcer ne consisteraient point à exposer et à défendre un pro gramme, fut-ce même celui de son parti, après avoir mis les électeurs en garde contre ce qu’il appela « l’esprit de miracle qui inspire les propos de la période électorale », il en vint à la tâche qui lui incombait actuellement, lâche impartiale d’arbitre sans plus. « C’est à cette tâche, dit-il, que je me suis appliqué et je me plais, en passant, à déclarer qu’ciio m’a été rendue sin gulièrement facile par votre sagesse, mes chers concitoyens, autant que par la correction de tous les partis. Que j’en sois heureux pour mon compte, vous n’en doutez pas; mais j’en suis beaucoup plus heureux encore pour le prestige et. l’autorité morale de notre patrie. La tranquillité profonde que garde ce pays, au milieu de tant de soucis extérieurs et intérieurs, le calme réfléchi et recueilli qui n’a cessé de caractériser la vaste compétition poli tique qui se termine font honneur tout ensemble à la France et à ses institu tions républicaines. Dans les heures sévères que nous vivons, nous donnons à l'Europe cl nu inonde, qui nous ob servent avec soin, le très noble exemple d'une démocratie où le maintien des libertés publiques, proscrites ou enchaî nées ailleurs, s'accorde parfaitement avec l'ordre, la paix et la dignité necessaires à une grande nation. Si vous pouviez, comme moi, lire les rapports de nos agents diplomatiques, vous sauriez « quel point la belle tenue de noire période électorale peut servir l'autorité de nos négociations extérieures, en raison de l'impression qu'elle a produite à l'étran ger, spécialement en des pays où l'on espérait peut-être que l'effet de nos dis cordes favoriserait des intentions peu bienveillantes. » M. Albert Sarraut parla ensuite de l’œuvre constructive qui se proposera à la nouvelle Chambre....

À propos

L’Aube est fondée en 1932 par Francisque Gay et Gaston Tessier. Ce journal d’opinion, d’obédience catholique et de gauche, a d’abord beaucoup de mal à rallier les catholiques démocrates du pays à cause de son positionnement pas vraiment clair entre socialisme et Église. Il arrive néanmoins à fidéliser un lectorat restreint. Pacifiste et favorable à la politique de Locarno, L’Aube fut souvent violemment attaquée par la droite catholique ainsi que par l’extrême droite, notamment L’Action française.

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