Extrait du journal

— Je ne comprends- pas la haine que nous professons contre les Allemands aussi bien en France que dans les pays de l'Entente. En France; notamment, nous aurions agi p lu s sage ment en conservant plus longtemps le souvenir des atrocités commis es par les Boches' en 1870 et en les détestant un peu moins aujourd'hui qu'ils 'le méritent peut-être m'oins.. Je n'entends pas dire par là, ajouta mon homme, ni qu'ils n'ont rien commis de rapréhensible, ni que, les forfaits dont on les accuse sont fortement exagérés. Je sais trop qu'une race ne se 'refait pas, surtout en un demisiècle ; je n'ignore pas que les Allemands sont des barbares dont lSI- civilisation a exaspéré la sauvagerie et la cruauté et ce n'est pas moi qui contesterai tous les pillages, tous les cambriolages, tous 'les viols, tous 1es cri mies, tous les incendies et toutes les exactions dont ils se sont rendus coupables. Je ne plaiderai pas pour eux les circonstances atténuantes, ni l'irresponsabilité atavique ; je consens à charger leur addition de tout ce qui leur est attribué. Est-ce, je vous le demande, en échange des services qu'ils nous ont 'rendus, une raison pour que nous les poursuivions d'une haine aussi excessive ?...