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L’Avenir des Hautes-Pyrénées, 4 avril 1915

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L’Avenir des Hautes-Pyrénées
4 avril 1915


Extrait du journal

ont pris plaisir à les tuer. Partout, ils les ont récherchés comme otages, comme jouets de leurs ignobles insultes, comme victimes. Ecoutons les témoins. — Et d’abord, un prêtre, qui a pu échapper à la mort, le curé de Forêt : « Les Allemands, dit-il, sont arrivés le mardi 18 août. Ils ont mis le feu à 190 mai sons. Vingt-deux personnes au moins ont été tuées sans motif aucun. Deux hommes, les nommés Macken et Loads, ont été enterrés vivants, la tête en bas, en présence de leurs femmes. Les Allemands m'ont pris dans mon jardin, ils m’ont lié les mains derrière le dos. Ils m’ont maltraité de toutes les façons. Ils ont préparé pour moi une potence, disant qu’ils allaient me pendre ; un autre m’a pris par la tête, le nez, les oreilles, faisant le geste de me couper les membres ; ils m’ont contraint pendant longtemps à regarder le soleil; à un moment donné, ils m’ont forcé d’entrer dans la maison du bourgmestre qui brûlait, puis m’en ont retiré. Cela a duré toute la journée. Vers le soir, ils m’ont laissé regarder l’église, disant que c’était la dernière fois que je la verrais. A six heures trois quarts, ils m’ont relâché en me frappant avec des cravaches de cavaliers. 1 J’étais en sang et je gisais sans connais sance. A ce moment, un officier me fit rele ver et m’ordonna de partir. A quelques mètres, ils tirèrent après moi. Je tombai et restai pour mort. Ce fut mon salut ». « À Tournai, le vénérable évêque, âgé de 74 ans, est poussé sur la route d’Ath, et un soldat, le voyant prêt à tomber, l’accable d’un coup de poing. » Voici le curé d’IIaccourt : on le saisit avec deux de ses paroissiens, et comme ils ne marchent pas assez vite, on les attache à un cheval qui part au galop. Quand ils arri vent devant l’église, ils sont de véritables loques humaines. On les dresse comme on peut contre le mur et on les fusille. » Voici l’aumônier de Bouge, arraché du presbytère,, avec un de ses voisins ; les Allemands le lient à celui-ci, dos à dos, et les percent de baïonnettes. » Voici le curé de Spontin ; il est sus pendu tantôt par les pieds, tantôt par les mains, percé de coups de lance et enfin fusillé. » A Villers-en-Fogue, un Jésuite français qui dessert provisoirement la paroisse, est enfermé dans le presbytère et brûlé. » Près de Binant, les Allemands fusillent un P. Prémontré, le. P. Ni. olas, de l’abbaye de Leffe, avec deux frères du même couvent. Officiers et soldats s’amusent à s'affubler des robes des moines. Un dîner est servi aux officiers, par un soldat déguisé en Pré montré....
L'Avenir des Hautes-Pyrénées (1883-1944)

À propos

Fondé en 1836, L’Écho des vallées est un journal régional publié à Bagnères-de-Bigorre. Il devient La Sentinelle du peuple pour quelques mois en 1848, avant de retrouver son nom initial. Rebaptisé L’Avenir des Hautes-Pyrénées en 1883, le journal traverse la première moitié du XXe siècle avant d’être interdit à la Libération en 1944.

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