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L’Écho de l’arrondissement de Bar-sur-Aube, 12 décembre 1880

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L’Écho de l’arrondissement de Bar-sur-Aube
12 décembre 1880


Extrait du journal

le réquisitoire incisif de M. Oscar de Vallée, sur les agissements de M. le garde des sceaux, qui a rétabli les juridictions d’exception, décimé la magistrature, en attendant qu’il abandonne la justice à des magistrats sans indépendance, sans capacité, livrés pieds et poings liés au pouvoir qui leur a donné la vie ? Que pensera le pays de ces nominations scan daleuses, faites au mépris des lois et de toutes les règles, en même temps que des magistrats honorables, respectés de tous, sont contraints de donner leur dé mission pour ne pas se déshonorer ? Mais la partie du débat qui produira peut-être le plus d’émotion, c’est celle où M. de Kerdrel a, avec tant d’éloquence, retracé le tableau du désordre apporté dans notre armée par les actes d’un mi nistre étroit et qui s’est fait le très ser vile instrument de toutes les exigences des radicaux. Sans raison sérieuse, on a supprimé les tambours, qui étaient po pulaires, qui allaient à notre tempéra ment, qui nous conduisaient à la vic toire 1 Nos beaux cuirassiers, illustres par leur valeur, l’honneur de l’armée, ont été transformés, on ne sait pourquoi. Ils déplaisaient, sans aucun doute, à M. de Bismarck, qui se rappelait les charges de Reischoffen. M. le général avait in venté des cuirassiers sans cuirasse 1 Par ces deux mesures notre infanterie et notre cavalerie sont amoindries. Le mal est plus grand encore quand on considère ce qui a été fait à l’égard des personnes, des officiers de tous gra des. Des colonels de l’armée territoriale on été révoqués de la façon la plus bru tale : des militaires qui avaient servi leur pays avec dévouement, avec éclat, comme M. le baron Reille, fils et petit-fils d’un maréchal de France, allié à la famille du maréchal Soult, que l’on a mis à la suite, oubliant sa conduite pendant la guerre, sa capacité. Nous pouroions citer les noms de tous de tous les autres, mais on les connaît. Ce que tout le monde sait aussi, c’est que l’avancement, les faveurs n’appartiennent plus qu’aux militaires qui acceptent les compromissions jaco bines, qui se ramifient à ce qu’on appelle la libre-pensée. Ceux qui ont des senti ments religieux, qui ne peuvent tolérer que la populace insulte des moines, des généraux, on les met aux arrêts, on les casse, on les brise ! En un mot, on introduit la politique dans l’armée, on donne de mauvaises notes aux officiers qui vont à la messe, et on arrive à prêter le concours de nos soldats pour enfoncer les portes des cou vents et exécuter une besogne d’argousins ! Sur le budget des cultes, des travaux...

À propos

L'Écho de l'arrondissement de Bar-sur-Aube est né de l'inquiétude vis-à-vis de l'ampleur du mouvement radical en France. Il endossa donc vite le rôle de porte-parole local de la lutte contre les tendances socialistes et anarchistes. Cette mission sera menée à bien jusqu'en 1907, moment où le journal cessera de paraître.

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