Extrait du journal

Dès 19 heures 30, hier soir, une foule plus nombreuse et plus ardente que celle qui remplissait, l'autre di manche, la place de l'Opéra, s'était massée sous le balcon de l'Echo de Paris. Elle débordait les trottoirs, les terre^pleins, les abords du métro, re_ tenue difficilement par le cordon noir et mouvant des gardes mobiles. Grâce à notre nouveau dispositif de diffusion, .composé de deux robustes haut-parleurs, braqués face à la foule, tous les résultats furent émis avec force au-dessus des .milliers de têtes tendues vers les nouvelles... Notre ami Jean Clair-Guyot de sa voix nette et puissante, provoquait, en énonçant les résultats avec une infatigable patience — la tâche n'est pas toujours aisée — les réactions les plus diverses.., Notre écran lumineux, témoin de tant d'élections, déjà, accomplissait sa besogne plus modeste avec une par faite régularité, faisant défiler sous les yeux des Parisiens, toutes les cir conscriptions de France et leurs nou veaux élus. Paris patriote, rassemblé hier soir, au cœur même de La cité vibrante de mouvement, accueillait avec des cris, des chants et aussi des huées, tel triomphe heureux, tel déplorable échec. Sans cesse, traversant la masse compacte de nos amis, fendant cette mer houleuse — mais jamais démon tée — les képis des gardiens de la paix, les casques des gardes mobiles. — Vive La France ! hurlent dix mille voix, chaque fois que l'un de nos amis remporte une victoire. Les noms...