Extrait du journal

A TOULOUSE Cité rouge aux toits de carmin, Dont l'ombre- de Rome est jalouse, . Je suis fils du vieux sang romain... — C'est pourquoi je t'aime, ô Toulouse I La violette et le jasmin, Dés,mars, embaument la pelouse, Bdrdant de senteurs le chemin... — C'est pourquoi je t'aime, ô Toulouse! Tes belles filles ont la main Sur le bras des beaux gars en blouse, Fêtant l'amour sans lendemain... C'est pourquoi .je t'aime, ô Toulouse l Tandis que sous le joug germain Gémissent Strasbourg et Mulhouse, Ta Garonne se rit du Mein... ; — C'est- pourquoi je t'ai me, ô Toulouse 1 Cité rouge aux toits de carmin, - Dont l'ombre de Rome est jalouse, Ton peuple est doux, viril, humain... — C'est pourquoi je t'aime, ô Toulouse ! '■ 'II- ■ A CELLE QUI SOUFFRE Si le plus large coin de ciel que met l'exil Entre mon cœur et vous descendait dans votre âme, Et, de vos tristes jours éclaircissant la trame, . Y môlait plus d'azur et de rayons d'avril ; Si j'emportais au loin tout souci, tout péril, Du foyerdont .parfois, vos pleurs troublent la flamme, Bénissant un départ qu'un bien, pour vous, réclamé, J'accepterais ce bien cruel, d'où me vînt-il 1 Heureuse la souffrance et, pour nos cœurs, sereine, Qui d'un être adoré rachèterait la peine t —Que nepuis-je,aux martyrs des vieilles fois pareil, Ne trouvant de douceur qu'au fardeau qui me ploie, Faire, pour vous de ma tristesse une peu de joie. Et, pourvous, de ma nuit faire un peu de soleil 1 III CHANSON J'ai, dans mon cœur, triste ou joyeux, Selon ton sourire et tes yeux, — Tes beaux yeux couleur d'améthyste, — J'ai, dans mon cœur joyeux ou triste, Enfermé mon rire et mes pleurs, — Ma gaité, comme mes douleurs, Etant impossible décrire,— Enfermé mes pleurs et mon rire. Tu fus la détresse ou l'espoir D'un cœur soumis a ton pouvoir. De.mon inutile tendresse Tu fus l'espoir ou la détresse.5 " " Toi seule eus la joie et l'orgueil ..... De voir mon ivresse ou mon deuil; De voir souffrir ta vaine proie Toi seule eus l'orgueil et la joie. Je t'adore et je te maudis, Doux enfer, cruel paradis, Aube ou couchant que mon sang dore, Je te maudis et je t'adore ! nr INQUIÉTUDE D'AMOUR Quefait celle que j'aime et qui me sait loin d'elle ? Les soirssonttrop vermeils, les matins trop joyeux. J'ai peur qu'en descendant à son cœur, de ses yeux, Cette ivresse du temps ne la rende infidèle. Que n'ai-je pu dresser la haute citadelle, Où ne pénètre rien que le regard des deux, Autour de sa beauté qui me rend soucieux Et que mon réve, seul, effleure d'un coup d'aile ! Je crains—tant je suis plein de ses charmes vain queurs ! — D'avoir, seul, emporté l'amourde nos deux cœurs, Ne laissant, dans le sien, qu'une image effacée.Solitaire, sous la caresse du printemps, Dans l'air qu'emplit avril de ses parfums flottants, Qiie fait celle que j'aime et qu'au loin j'ai laissée?...