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L’Écho de Paris, 5 avril 1895

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L’Écho de Paris
5 avril 1895


Extrait du journal

Sous les astres, clairs nélômbos, Nions l'ombre et les escarbots Epouvantables des tombeaux! En. nous toute une ribambelle De fiers ruts flambe et se rebelle, Ah ! Ponchou, que la vie est belle ! Ce n'est pas vrai, les noirs hivers, . Puisque la rose aux buissons verts Fleurira belle comme un vers. Qui donc, vautré sur sa litière, Dit qu'a fléchi la race altière Des vrais pur-sang ? c'est Brunetière. Qui donc réprouve tout sommet Si, prudent, il ne se soumet A l'Ecole ? C'est Larroumet. Qui donc, avispeu triomphable, Croit qu'avec l'homme aimable, affable, (Son « histoire » était une fable), Que sacre cet eiiloge ancien : « Ci-glt Doucet qui ne fut rien, » Sinon académicien », S'en vont, inutile desserte, Clio, Thalie et Mélicerte ? Ce n'est pas toi, fils ! ni moi,certe 1 Fous d'Ambroisie ou de Lunel, Nous gardons l'espoir éternel Du jour au delà du tunnel ! Nous savons qu'après l'heure ardue, Quoi qu'on fasse, elle nous est due, La beauté de l'heure attendue, Car nous sommes, tout haletants Des souvenirs de nos vingt ans, Les espéreurs d'autres printemps 1 Car déjà l'ombre, au loin, décèle La toute petite étincelle De notre gloire universelle! Et, cher espoir de notre main, Lison qui n'a pas, l'air gamin, De tétons, en aura demain. Donc, dans le palais ou l'échoppe, Chez l'Altesse ou Nana qu'on chappe, Je heurte ma Coupe à la Chope ! Ce que nous buvons là-dedans Nous verse à grands flots débordants De l'idéal entre les dents, Et, parmi les Anges sans pagne De nos paradis en Espagne, Ta bière égale mon Champagne ! Puisqu'une même floraison De chimère et de pâmoison Change en rêve notre raison, Et puisqu'en la vendange insigne Nus foulons sous le même Signe Toi, ton houblon, et moi, ma .vigne. Aimons, partout où nous passons, Les seins, les baisers, les chansons Et l'églantine des buissons. Aimons, sans que rien nous délivre Du doux joug, le bonheur d'être ivre De réblouissemënt de vivre. Aimons les femmes et les chants, Le crépuscule des couchants Et l'aube et les herbes des champs. Aimons, comme on cueille une rose, Ceci, puis cela, toute chose, Un astre, ou cette robe rose, Et, quand les gens nous croiront saoûls, Les pauvres qu'on console sous Les portes, avec quelques sous! Et crois que par delà la tombe Où l'âme pour une heure tombe, Sombre nid d'où fuit la colombe, Nous pourrons vers les dieux cléments Lever sans hontes ni tourments Nos cœurs d'enfants,nos cœurs d'amants; Ayant, l'âme aux douceurs encline, Tous les deux, avec Courteline, Reçu la bonne discipline Que du sommet de son Sina Hugo, Notre Père, donna A Banville, notre papa ! CATULLE AŒNDÈS. (Reproduction interdite.)...

À propos

Fondé en 1884 par Aurélien Scholl et Valentin Simond, L’Écho de Paris était un grand quotidien catholique et conservateur. Il était sous la coupe financière du célèbre homme d'affaires Edmond Blanc, propriétaire notamment de plusieurs casinos et hôtels de luxe à Monte-Carlo.

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