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L’Écho rochelais, 13 octobre 1869

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L’Écho rochelais
13 octobre 1869


Extrait du journal

LÀ ROCHELLE. Les ambitieux fauteurs de désordres n’ont plus affaire aujourd’hui à des populations ignorantes et crédules, toutes prêtes à leur servir de docile ins trument. Sans être complète encore, l’éducation politique des classes ouvrières est beaucoup plus avancée qu’elle ne l’était il y a vingt-cinq ans ; l’expérience est venue par surcroît. Le peuple s’est aperçu qu’en descendant dans la rue, sur le mot d’ordre de quelques groupes de meneurs, le plus clair de son bénéfice était des horions et la misère ; il sait, à n’en pas douter, que les révolutions, loin d’améliorer sa position , l’aggrave par un sur croît d’impôts, par la paralysie des affaireg^pt par le chômage prolongé qui en sont les conséquences inévitables ; qu’elles éloignent indéfiniment la so lution de ce problème qu’on lui présente toujours comme un appât : la vie à bon marché ; qu’en fin de compte, elles tournent à l’avantage exclusif d’un petit nombre de tyranneaux qui les provoquent et dont le seul souci est de donner satisfaction à leurs ardentes convoitises. C’est dire' qu’il change de maître pour tomber de mal en pis et pour sentir plus lourdement le poids de sa condition sous le régime d’une poignée d’intrigants, hissés par lui au faite du pouvoir et des honneurs. Le peuple sait aujourd’hui qu’il n’y a plus do motif ou de prétexte à de nouvelles commotions du sol, à de nouveaux bouleversements ; qu’avec le suffrage universel, la liberté de la tribune par lementaire, la liberté de la presse, le droit de réu nion , il a dans sa main tous les moyens de faire entendre ses vœux , d’éclairer le gouvernement et de l’arrêter, au besoin , dans ses écarts. Le peuple—nous parlons du peuple digne de ce nom, et non pas de cette population toujours disposée, en vue du pillage, à se mettre à la solde du premier venu — le peuple comprend que les réformes qui sont vraiment nécessaires et peuvent contribuer à améliorer sa position doivent être bien plutôt économiques que politiques; que ces ré formes demandent à être étudiées patiemment dans le calme et le recueillement ; quelles n'ont rien de commun avec ces utopies fallacieuses qui tendent à renverser toutes les lois d’équilibre, d’équité, d’harmonie dans les rapports sociaux , et n’offrent aucune garantie de stabilité, parce qu’elles re posent sur le sable mouvant des révolutions. Le peuple est revenu dus chimères dont on a trop longtemps flatté ses désirs ; il connaît jusqu’où vont l’inconsistance et l’inanité des systèmes im provisés par des charlatans socialistes, il ne croit pas plus à leur efficacité qu’à la sincérité des ven deurs de panacées. Aussi ne se paie-t-il plus des grands mots vides de sens à l’aide desquels on essaie encore de l’entraîner à quelque coup do main. C’est vainement que les organisateurs d’é meutes battent de loin le rappel : il résiste à leurs provocations intéressées, et refuse de faire la courteéchclle aux démocrates sans-culottes comme aux sans-culottes millionnaires. A la preuve ! On connaît le déclinatoire opposé par les membres de l’opposition systématique à l’invitation pressante que leur avait faite le II appel, de se rendre de la place de la Bastille à celle de la Concorde le 20 Octobre. Voici maintenant com ment les travailleurs parisiens y répondent ; Dans une assemblée populaire tenue à la Barrière de Clichy, le citoyen lléligon a déclaré, aux grands...

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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