Extrait du journal

chalets furent admirés, çt la mère, qui avait fait comman der un petit dîner dans File , ne voulut pas que sa santé , qui donnait en ce moment un peu d’inquiétude à ses filles, les privât du plaisir promis. La fête fut complète comme on l’avait projeté ; il n’y manqua que Ja joie. Vers Le soir on retourna au logis; il fallait bien avouer à Marguerite le départ et la ruine du père d’Hélène et de Va lérie , mais c’est A peine si eJln prit garde à la mansarde remplaçant l’appartement. Elle avait trop de peines per sonnelles pour attacher sa pensée sur autre chose. Seule ment efle regarda la modeste Antonia avec un œil d’envie, quand les autres la louèrent avec transport : des biens de ce monde, il hii manquait jusqu’à l’ami lié.. Le lendemain, Hélène partit pour le voyage convenu la veille avec la roè^e de son élève. — Cela te fera du bien , loi dit Antonia ; lu es sérieuse, concentrée, et un peu de distraction est nécessaire à ta santé. Tu nous écriras. Tu noos conteras tout : ainsi nous serons encore avec toi, et loi, ta pensée sera aussi avec nous, n’est-ce pas ? L’on s’embrassa, bien tendrement, et Hélène monta dans la voiture qu’on avait envoyée pour la chercher. Trois jours après, une lettre de l’écriture d’Hélène fut apportée par Mme Robert. Elle était adressée à Aulouiu , et voici ce qu elle contenait : a Du château de** . x> Chère Antonia, » Je t’aurais écritdès le premier moment de mon arrivée si les lettres partaient tous les jours; mais un messager les porte à la viHe seulement trois fois par semaine, et j’ai été forcée d Attendre, malgré mon impatience de te remercier. Les larmes sont venues à mes yeux quand ils ont aperçu dans ma malle tes deux paires de manches, avec tes deux cols brodés el la robe de mousseline blanche à plis que tu m’avais fait essayer, sous prétexte d'un petit changement...