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L’Écho rochelais, 30 août 1940

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L’Écho rochelais
30 août 1940


Extrait du journal

fou r achever en toute quiétude notre mobilisation nous avons laissé anéantir la Pologne Dans le dessein de parachever son organisation défensive, la Grande Bretagne a laissé écraser la France. A l’heure actuelle l’Angleterre lutte se le contre l’Allemagne. Leçon à tirer : l’égoïsme est un péché mortel pour les peuples qui font pratiqué avec une ! sécheresse de cœur féroce. « * * Les déclarations politiques bien souvent n’ont d’autre valeur que celle qu’il plait à chacun de leur attribuer. Mais On doit reconnaître que celles de M. Léon Blum ont eu un prix dont le moins que l’on l puisse dire est qu’il était inattendu. Inaugurant une Exposition, avant de couper un ruban symbolique, M. Blum, comme il | aurait parlé de la pluie ou du beau temps, déclare la guerre au fascisme. Propos avant de boire auquel personne en France n’a porté une attention exagérée. Mais le malheur a voulu que quelqu’un ait pris la chose au sérieux. Ce quelqu’un avait de l’importance, c’était M. Mussolini. . On connaît la suite... ■> 0 ; 0 * Si encore M. Blum n’avait fait que parler, mais hélas, il a voulu aussi agir. L’aviation était entre les mains de l’industrie privée, M. Blum a voulu en faire une fabrication d’Etat. Avant l’étatisation il sortait tous les mois un certain nombre d’avions ; pour célébrer le nouveau mode de production, il n’en sortit plus du tout. Après la sortie au coinpte-goutte, le robinet fut fermé. Mais nous avions un certain nômbre d’appareils en réserve. On ne pouvait persévérer dans de pareils errements, la plus grande partie du disponible fut envoyé à l’Espagne rouge. Il s’agissait également de faire >ur le plan politique un bon placement. A l’expérience celuici se révéla comme la plupart des placements que l’on a fait faire à la France, à fonds perdus. Après le matériel, le personnel... Celui de l’aviation témoignait dans l’ensemble d’un fâcheux esprit rétrograde, on entreprit de le républicaniser. Les créatures de M. Pierre Cot, pénétrèrent en masse dans les cadres du personnel naviguant et du personnel à terre. Je n’ai pas entendu dire que ce sang nouveau ait fait merveille. Par contre je me suis rendu compte que pour assurer le service d’un millier d’appareils de première ligne, il y avait un personnel considérable, une armee de voitures particulières et de ! camions. Sur dix avions dans le ciel de France, il y avait en général neuf Allemands et un Français... Malgré les efforts méritoires de chefs auxquels nous pouvons rendre hommage, et d’hommes qui ont fait magnifiquement leur devoir, l’« Expérience », la fameuse expérience, continuait à I porter ses fruits. 0 * * Nous avons été écrasés par la supériorité de l’aviation allemande, on en connaît les raisons. Mais on peut affirmer sans crainte qu’au point de vue de la D. C. A., là encore nous retrouvons la preuve de la malfaisance du système Blum. Dans l’ancienne guerre nous avions le système D, dans la guerre actuelle nous avons eu le système B par abréviation du nom de son auteur, le résultat a été lamentable. Revenons à la D. C. A. Nous avions un canon remarquable, le 91 (licence Schneider, employé également par l’armée Anglaise) portée plus de dix mille mètres à la verticale, vitesse prodigieuse des projectiles, effet utile, intéressant. Pour ce pur bijou il fallait une industrie à part, M. Blum fit décider 1 étatisation de $a fabri cation, M. Daladier alors Ministre de la Guerre, obtempéra : Résultat à la mobilisation, il n’était pas sorti un seul 91 anti aérien. Six mois après la déclaration de la guerre, avec admiration on en réceptionna « quatre »>.,. Des ouvriers dans cette usine nationalisée du Creusot, étaient payés six mille francs par mois, pour une production à peu près nulle. Cela, personne n’a osé le dire : on me permettra d’avoir le courage de l’écrire. J’ajoute que j’ai un titre particulier à pouvoir le faire, c’est un des nombreux scandales que j’ai eu à dénoncer comme Contrôleur aux Armées, en attendant que nous puissions les porter à la Cour de Riom. > 0 0 « Un des responsables de notre défaite est l’obscur Scribouillard, qui fit uu jour ratifier par le Général en chef l’attribution de voitures de tourisme à une notable partie du Commandement Français. Je ne suis pas l’ennemi des déplacements rapides, mais je suis l’ennemi du confortable inutile. L’homme étant faible par nature, même revêtu de l’uniforme, je veux lui ôter certaines tentations. La conduite intérieure a conduit trop à l’intérieur des officiers dont le rôle était aux avancées de notre Armée. Ce n’était pas là toute l’Armée, et on a tort de généraliser, me direz-vous, mais il y en avait tellement, qu’on ne se sent pas le droit de blâmer ceux qui critiquaient....

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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