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L’Écho rochelais, 4 octobre 1890

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L’Écho rochelais
4 octobre 1890


Extrait du journal

LOYAUTÉ N’A HONTE Dans un remarquable article publié par le Malin, M. Jules Delafosse, prenant texte de la lettre du comte de Paris, analyse les raisons qui légitiment la lutte des conservateurs contre la forme républicaine, lutte pour laquelle toutes, les armes doivent leur sembler bonnes ; loyauté n’a honte: Mais les républicains ont commis des crimes plus inexplicables à nos yeux que la proscription des princes : ils ont fait des opprimés. Ils ont divisé la France en deux catégories : leurs adversaires et leurs amis. A leurs amis, ils ont tout donné, les places, les faveurs, les recommandations, les ac commodements, la liberté de tout faire, et jusqu’aux complaisances de la justice. A leurs adversaires, ils ont tout refusé, le droit, la liberté, la justice, la paix des con sciences, la sécurité des intérêts. De ci toyens qu’ils étaient, ils en ont fait des vain cus. Ils les ont traités comme les conqué rants d’autrefois traitaient les peuples conquis. Ils ont épuisé sur eux le cynisme de la force triomphante et de la brutalité impunie. Ils les ont insultés dans leurs croyances, opprimés dans leurs droits les plus saints, persécutés dans leurs habitudes les plus chères, et répondu à leurs reven dications ou à leurs plaintes par des ricane ments de brutes. Eh bien, les princes n’eussent pas été proscrits que ces millions d’opprimés n’en fussent pas moins devenus les soldats de la première révolte, quel que fût l’homme qui en donnât le signal.Comme le comte de Paris, ils ont ramassé les armes que la République leur avait four nies contre elle, et le concours ardent qu’ils ont prêté au boulangisme n’a été que la revanche de leur oppression. Nous avons fait la guerre à la Républi que, non parce qu’elle est la République, mais parce que sa politique est oppressive et persécutrice. La plupart des républicains rient ou s’étonnent de ces accusations. Us ne crient pas à l’oppression, parce qu’ils n’en souf frent pas. Mais, en pareil cas, c’est aux cris de ceux qui se plaignent qu’il faut croire, et non point au rire sceptique de ceux qui les écoutent, sans les pouvoir comprendre. Fût-il vrai que nos principes et nos croyances ne sont que superstitions et préjugés destinés à se dissiper sous le rayonnement des idées républicaines, qu’ils n’en mériteraient pas moins d’être respec tés, tant qu’ils existent, parce qu’ils sont du domaine de la conscience, et que la conscience est fermée à toute inquisition....

À propos

Lancé en 1828, le Journal commercial, littéraire et d'annonces judiciaires de La Rochelle donnait toutes les semaines des renseignements de première main sur les activités du port de La Rochelle. En 1829, il change de titre pour devenir L'Écho rochelais, mais reste fidèle à sa formule, amalgame de renseignements financiers de proximité et de bruits de couloir mondains. Le journal paraît jusqu'en 1941.

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