Extrait du journal

Toi qui hésites, parce que le zénith est bas, l’atmosphère lourde, 1 air chargé, regarde de tous tes yeux et vois quel sort te menace. Les faits parlent. Ton salaire ? Rogné. Imposé. Tu manges trop : un peu de jeûne te fera du bien, estiment les ventres gras... et dorés ! Ton repos ? Contesté. Sournoise ment, les huit heures sont peu à peu entamées, soumises à des exceptions ; en attendant qu’une bonne loi vienne tout à fait te les ravir, te remettre sous le joug, à l’arbitraire du patron. Ton droit de grève ? Supprimé, quant aux salariés de l’Etat. Ballon d’essai. Coup de sonde. Et ce sera, après, le tour de l’industrie privée. Tu seras déclaré traître à la production nationale si tu t’avises de te croiser les bras. Comme bientôt succomberont sous des charges aggravées les mauvais patriotes en re fusant à fournir l’Etat de chair à canon et de prétexte à maréchaux l Ton enseignement laïque î Démoli. L’invasion noire t’édifie là-dessus. On tient les engagements pris hier avec le Vatican pour qu’il ne s’élevât pas contre le fratricide, permît de falsifier le Ve Commandement et autorisât ses prêtres à souiller de sang leurs mains consa crées. Son Excellence Léon Bôrard — le...