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L’Émancipateur, 9 mai 1947

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L’Émancipateur
9 mai 1947


Extrait du journal

POURQUOI ms n'avons pas voté la confiance La classe ouvrière et les petites gens doivent-ils faire les frais de la reconstruction de la France ? Telle était au fond la signification pro fonde du vote è émettre sur l ordre du jour de confiance présenté par M. Charles Lussy. Notre secrétaire général Maurice Thorez, à la Concorde, le 1 mai. devant des centaines de milliers de Parisiens ; notre président du Groupe Communiste au cours des débats h l'Assemblée Nationale, avaient fait éclater cette vérité. Lorsqu'on janvier, dans sa déclaration ministérielle, le Président du Conseil Paul Ramadier affirmait : « Nous nous engageons dans une politique de baisse des prix afin d'améliorer le pouvoir d'achat des travailleurs ». nous applaudîmes des deux mains en rappelant que notre lutte contre la hausse des prix ne datait pas de la veille mais avait été constamment la ligne directrice de notre action depuis la Libération. Est-ce que la bataille de la production, que nous avons trop souvent livrée seuls, malgré les sarcasmes et les sabotages, n'était pas précisé ment un élément essentiel de la baisse ? Nous avons donc, sans réser ves. soutenu la politique gouvernementale de baisse des prix Mais après trois mois d expérience où en sommes-nous de la politique dite de baisse des prix et de blocage des salaires ? La situation s'est-elle améliorée ?... Que l'on demande donc aux ménagères, si les difficultés pour équi librer le budget se sont amoindries ? Elles répondront carrément non « Car s'il y a eu baisse sur quelques produits celle-ci n'a pas toujours compensé les hausses sur lesquelles on appliquait la baisse de 10 %. D’ailleurs les statistiques officielles elles-mêmes n'avouent-elles pas que la baisse de 10 % correspond en réalité à 3,30 %. Pendant ce temps les profits des grandes sociétés augmentent d au tant plus vite que la production se développe. Est-ce cela la fidélité aux engagements pris d améliorer les condi tions de vie do ceux qui n'ont pamais ménagé leur sang et leur sueur pour sortir la France de l’ornière ou l’avaient plongée les profiteurs d hier et d'aujourd'hui ? Nous avons dit non ! à ceux qui pensent que le meilleur moyen de lutter contre le pouvoir personnel c'est de faire comme Gribouille qui, pour ne pas se mouiller se jetait à l'eau, c est-à-dire mener !a politique de la reaction pour éviter son ascension. Croit-on par ce moyen conserver la confiance de la classe ouvrière et des démocrates ? En réalité, lorsque l'on se laisse glisser vers des positions réactionnaires, non seulement on viole les engagements pris, mais on prépare le lit de ceux que l'on prétend combattre en adoptant leur politique. Ceitains pensent aussi sans doute qu'il est encore possible de revenir aux moeurs politiciennes de l’avant-guerre ou les actes au lendemain des consultations électorales étaient la violation cynique des engage ments pris devant les électeurs. Nous a ons dit et nous répétons que nous sommes décidés a pour suivre la bataille des prix et du franc, avec le concours des commis sions d'assainissement et des Comités d'Er.treprise qui ne doivent plus voir leur action entravée par les pouvoirs publics. C'est une honte d'entendre ceux qui se disent des amis de la classe ouvrière développer leur thèse du cycle infernal des salaires et des prix sans jamais parler des profits insolents — sans doute sacro-saints — réalisés par les grosses firmes et les grandes entreprises capitalistes. Nous ne sommes pas non plus de ceux qui excitent à la grève et écrivent dans leurs journaux des articles ardents sur la légitimité des revendications et les torpillent dans les conseils du Gouvernement en refusant la moindre prime de production à l'ouvrier, artisan de la Renaissance française. C'EST NOUS QUI RESTONS FIDELES AU CONTRAT DU 21 JANVIER. TOUT LE RESTE N'EST QUE MENSONGE. DUPLI CITE. DELOYAUTE. Est-ce nous qui changeons quand en politique extérieure tout le monde, même de Gaulle, s'étant accordé à dire que LA FRANCE NE SERAIT JAMAIS UN ENJEU MAIS UN LIEN ENTRE LES ALLIES. TOUS LES ALLIES, on voit le représentant du gouvernement français. Georges Bidault, faire bon marché du pa^Je franco-soviétique et de !a sécurité française en concluant un pacte occidental à trois. Est-ce nous qui changeons quand l'Assemblée Nationale ayant inscrit dans la Constitution LES DROITS DES PEUPLES D'OUTRE MER A VIVRE EN HARMONIE AVEC LA METROPOLE AU SEIN D'UNE GRANDE UNION FRANÇAISE, on maintient les méthodes périmées du colonialisme dont les provocations ne servent en définitive qu'aux intérêts étrangers. En vérité, sur toutes les questions vitales pour la France nous restons en accord absolu avec le programme voulu par le peuple. NOUS SOMMES ET NOUS RESTONS UN GRAND PARTI DE GOUVERNEMENT CONSCIENT DES RESPONSABILITES QUE LUI CONFERE SA PLACE DE PREMIER PARTI DE FRANCE. Selon une singulière conception de la démocratie on nous a refuse au lendemain des élections de novembre 1946 la direction du gouver nement. qui nous eût permis de mettre en application un programme conforme aux intérêts bien compris de la France et de la République. Mais face au péril réactionnaire, l'union de tous les démocrates imposera le retour à une politique démocratique. Travailleurs socialistes et communistes fraternellement unis avec tous les Républicains exige ront les mesures qui s'imposent pour mettre un terme à l action néfaste des trusts affameurs et oppresseurs. .CHERRIER Marcel, député....

À propos

L'Émancipateur est un hebdomadaire socialiste publié à Bourges à partir de 1906. Il paraît clandestinement sous l'Occupation, puis disparaît en 1952.

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