Extrait du journal

prudence et patriotisme, mais sans peur née d’une contrainte interne. Il faut tenir compte de tous les avis libre ment et patriotiquement exprimés, et être convaincu, au sommet du pouvoir, de la résolution sereine du peuple, pri se sans duperie et sans ivresse, sans mensonge et sans coercition. Il faut la croyance sincère généralisée et ferme ; d obéir à un besoin inévitable. 11 faut savoir aussi qu’un tel état d’esprit re présente une volonté nationale,une ma jorité écrasante, voisine de la presque unanimité des citoyens et des partis. Au fond de toutes ces exigences rassurantes, il y a le principe fonda mental du droit public selon lequel le droit suprême de vouloir la guerre ap partient à la nation, qui la soutient et qui en subit toutes les souffrances. Ce pouvoir est une faculté de la nation, dans le sens le plus ample de ce mot : la nation conçue comme l’expression vivante et dévouée de la continuité his torique, héritière et dépositaire d’un passé qu'elle doit conserver pour le transmettre aux générations, même in connues, de l’avenir lointain. Une telle certitude, qui est l’acquit tement du présent et de l’Histoire et l'offre de tous les sacrifices volontaire ment acceptés, est aussi la garantie de l’endurance du peuple. Comment celleci pourrait-elle être obtenue là où la liberté n’existe plus ? Qui pourrait se croire autorisé sans hésitation et sans remords à faire la guerre par l’effet d’un élan personnel, pour risquer le présent et compromettre l'avenir, sans se soucier de la volonté du peuple, ou sur la seule confiance dans l’unanimité nationale, imposée, factice, aveugle V Cette confiance supposée ne vaut ja-...