Extrait du journal

— Tu l’avoues donc enfin ! s’écria la comtesse triomphante. Tu comprends mon étonnement, mon humiliation, mon dépit, ma douleur? — Ta douleur... Oui... Mais quelque chose me le dil-là .. Le [dus à plaindre de vous deux, c’est mon frère !... — Qu’il parle donc, alors !... qu’il s’explique !... Aucun sacrifice, aucun dévouement ne m’effraiera... je l’aime !... Mais qu'il ne me laisse pas ainsi... le ! doute me tue, ce silence, cet abandon me rendraient folle ! Tous les mauvais conseils de l’amour méconnu, de l'orgueil offensé, tléjà bourdonnent à mes oreilles, i Venge-loi, médit la colère... La vengeance le serait facile et si douce, ajoute l'ambition... Le grand-duc après tout est digne d’être aimé !... Oh ! je souffre trop, vois-tu... Berllia !... Berllia... Mais que vais je t<* parler de toutes ees choses !... Tu ne sais pas, ma pauvre enfant, tu ne dois jamais savoir ce que c’est que l’amour ! — Peut-être!... riposta vivement la jeune aveugle; et avec un si lier sourire, avec un tel rayonnement au front, que sa compagne changea de ton aussitôt, et s’écria toute surprise : — Gomment! Bertha... Comment, toi aussi tu as des secrets pour Hélène ? — Des secrets... non pas... Et la preuve en est que, si lu le veux , je m’eu vais tout te dire à l’ins tant. — A l’instant... je l'exige. Dis-moi, cependant, ton frère sait-il... — Conrad... oh! non... Silence pour mon frère! — Mais tu n’es jamais sortie du château solitaire? murmura la comtesse de plus en plus étonnée. Mais Tu es... Hélène hésitait....