Extrait du journal

de l’éducation et de l’instruction publique en France. En nous bornant à n’en donner que des extraits, nous regrettons de n’avoir pu citer dans leur entier deux articles du National et de la Patrie sur les vices de l’édu cation, à laquelle nous soumet en France le monopole universitaire; on y verra reproduit ce que nous avons dit bien des fois, sur les abus énormes qu’elle contient et les tristes conséquences qui doivent en résulter pour l’avenir de la société. Celle réprobation exprimée hautement aujourd'hui par les organes consciencieux de toutes les opinions, devrait, ce nous semble, conduire à une réforme réclamée par de si hauts intérêts. Nous lisons dans le National : k Cette unité que l’Université avait ponr charge de protéger, qu’est-elle devenue dans ses mains ? Il n’y a, à vrai dire rien de central aujourd’hui que la caisse universi taire, dans laquelle chacun est tenu d’acquitter un droit pour l’instruction qu'il reçoit, à peu près comme on paie une rétribution à la caisse des maîtres de postes, quand on voyage en diligence ; mais d’unité morale on n’en trouve pas de trace. Nous avons des inspecteurs qui parcourent les départements et visitent, chaque année , les collèges , les pensionnats et les écoles primaires : qu’y font-ils ? ils y portent ces doctrines éclectiques dont les grands seigneurs de l Université ont su faire, dans leur intérêt privé, un si heureux usage. Tantôt ils parlent de religion et font la cour aux évêques, poussant la complaisance pour le clergé jus qu'il montrer une faveur toute spéciale aux petits séminaires. Tantôt, au contraire, ils se montrent philosophes voltairiens, et il n’y a pas très-long-temps qu’on a entendu un de ces Messieurs dire à de jeunes élèves, sur un ton d’inspiré, quelque peu grotesque , qu’ils étaient appelés à assister à l’enterrement d’un grand culte. «Voilà ce qu’il en est avec l'Universiléde l’unité religieuse. Quant à la morale, l’exemple et les paroles des hauts dignitaires ne tendent qu’à inculquer une seule maxime : Chacun chez soi, chacun pour soi. On continue bien, quoiqu’avec réserve, à donner pour sujet de lecture ou d am plification les traits de dévouement et de patriotisme qu offre l'histoire de nos pères ; mais ce n’est pas la faute des maîtres si quelques jeunes têtes prennent ces belles leçons au sérieux, et songent à les appliquer. On leur inculque la pensée qu’il faut, avant tout, faire de bonnes affaires et le plus promptement possible. Les enfants de nos campagnes apprennent à mépriser le travail lent cl honoralile de leurs pères ponr r.e jeter tous dans les grands centres de population où, pourvu qu’ils aient quelque facilité *1 élocution et peu de conscience, ils sont à peu près sûrs de [aire fortune. INons renonçons ù tracer ici le sombre tableau Jlui est malheureusement sous nos yeux : mais que nos lecteurs songent un instant ce que le régime où nous vivons a bit d’une grande partie de la jeunesse française, et ils pourront trop aisément suppléer à ce que nous taisons. Us 'ooapren,Iront que si, dans l’armée, dans l’administration , dans le barreau , dans les professions appelées libérales, 'Os 1 industrie , on voit tant d’hommes n’avoir souci quu ® leur intérêt personnel, et fouler aux pieds tout ce qui <*•1 obstacle à leurs passions, c’est que l’éducation première, n°t I Université est responsable , a fait place chez nous à Une école d’égoïsme et de corruption prématurée “Il faudrait, certes, nier l’évidence pour se refuser à •octire que le clergé catholique a produit une foule °mmes éminents, et qoe les corporations religieuses Joignantes, sans en excepter les jésuites , ont fait longraps des élèves infiniment distingués. La plupart des phi...