Extrait du journal

drapeaux rouges. • Les travailleurs de Paris se souviennent des inoubliables journées où ils se rassemblèrent derrière les victimes du 9 février, puis derrière Henri Vuillemin. C'était le même esprit qui dominait la foule d' Hénin-Liétard. C'était la même colère vigoureuse, les mêmes apostrophes passionnées, tes mêmes résolutions contre les meurtriers On vouait à la même exécration les agents de la police chiappiste et ceux des bandes fascistes puisque, depuis le 8' février, les uns et les autres ont tué 12 ouvriers. en- ces dernières semaines du prérascisme. Un grand souffle révolutionnaire emportait la manifestation qui fut vraiment digne de Joseph Fontaine, glorieux combattant et héros prolétarien tombé sur le champ de bataille de la guerre de classe. La puissance du rassemblement ouvrier était d'autant plus remarquable que tout avait été mis en oeuvre pour le discréditer d'avance et en assurer l'échec. L'obstacle '̃ venait d'abord des compagnies houillères du Pas-de-Calais. Elles menacèrent de sanctions diverses tes mineurs qui abandonneraient les puits lundi pour assister à 1 enterrement de leur camarade. L'obstacle venait aussi des chefs du syndicat 'confédéré qui refusèrent de recevoir les camarades unitaires lorsqu'ils allèrent leur proposer le front uni pour renforcer l'action et la protestation contre le fascisme. Non seulement l'es chefs confédérés- refjisèrent lé ïront uni antifasciste que nos amis leur offraient Mais leur journal, ta Tribune, qui parut dimanche matin, ne parlait "pas ̃ de l'assassinat de Fontaine. En revanche, il ne contenait pas moi/is d'une douzaine d'articles ou tes' Mam et les Cadot accusaient les commumues d'être « les complices des fascistes ». En conséquence de quoi ( le syndicat confédéré donnait ordre à tous les miBeurs de se rendre au travail le jour des obsèques de la victime des fascistes 1 Et l'on assista, lundi matin. à ce spectac lè ̃; Autour des puits de mine; à l'heure de la descente de lundi matin, des; pelotons de gardes mobiles à cheval étaient présents pour disloquer les piquets de grève et faire descendre les mineurs dan» la fosse. Les mots d ordre communs des confédérés et du Comité des Houillères furent ainsi en partie exécutés. En partie Car malgré cette collusion vraiment honteuse, très nombreux furent les mineurs confédérés et socialistes qui n'hésitèrent pas. à' désobéir aux ordres. Ils bravèrent les menaces et les sanctions de leurs chefs réformistes qui affichaient une fois de plus leur accord avec le capital. Aussi nous croira-t-on volontiers lorsque nous dirons qu'après une telle constatation les mineurs confédérés et socialistes se montrent au plus haut point irrités de ces continuelles collusions de leurs chefs avec leurs exploiteurs. La preuve en est acquise et elle se traduit par les progrès constants des unitaires et des communistes dans le bassin houiller du Pas-de-Calais. Le prestige et l'autorité des camarades de notre Parti né cessent d'y grandir rapidement. Il y a quelques années encore, les syndicats unitaires y étaient très actifs, mais peu suivis. Aujourd'hui, c:est un fait que tes unitaires comptent dans le bassin 1 plus de délégués mineurs que les confédérés. C'est un fait qu'à chaque consultation nouvelle, les socialistes perdent, les communistes gagnent, comme à Carvin il' y a quelques jours à peine, où notre Parti, a écrasé le réformisme hier encore tout puissant....