Extrait du journal

L’année écoulée, assez intéressante au point de vue extérieur, dit le Figaro, l’a été moins à l’intérieur. Le seul mit vrai ment notable a été la défaite définitive du boulangisme. Le Voltaire constate que la République française jouit d’une sécurité profonde. Sa marche est sûre, elle sait où elle va ; elle va vers la prospérité dans la paix, vers les sûrs lendemains, parce qu’aucune classe de la nation n’est opprimée au profit d’une autre, et que l’évolution des esprits et des mœurs s’opère dans la liberté. Le Mot d'Ordrc déclare que l’année, qui vient de s’écouler, a été sinon excel lente, du moins bonne. Les esprits se sont lassés : les adversaires de la République ont reconnu leur impuissance et les partis qui n’ont pas désarmé sentent la folie de la résistance. Le Siècle dit qu’en achevant de détruire les oppositions anciennes, l’année 1890 a rajeuni la République môme ; elle lui a donné, en même temps que le sentiment plus vif de sa force, la notion plus claire de ses droits et de ses devoirs. Le Rappel déclare qu’au point de vue législatif et parlementaire, l’année 1890 est médiocre : la faute en est à la méthode de travail adoptée et suivie dans l’une et l’autre Chambre, cela n’est pas douteux. Le Gaulois, à l’occasion du nouvel an, envoie au comte de Paris et au duc d’Or léans l’expression de son inaltérable dé vouement. Notre foi dans un avenir meilleur est inébranlable, écrit XAutorité. Que d’autres se découragent et jettent bas l’armure, pour tendre vers un vainqueur insolent leurs mains suppliantes. Nous resterons debout et nous ferons face à l’ennemi, jus qu’au bout, jusqu’à la fin. Le XIX0 Siècle constate que le parti républicain est aujourd’hui assuré du len demain ; il demande au parlement et au gouvernement de marcher résolùment dans la voie du progrès et des réformes. La question religieuse, dit le Matin, est le grand fossé que les conservateurs ne veulent point franchir pour entrer dans la République. Si le cardinal Lavigerie était écouté et suivi, le dernier obstacle à l’union nationale serait bientôt écarté. M. Spuller, dans la République Fran çaise, consacre un article à la mémoire de Gambetta : « lmitons-le, dit-il, travaillons ! Et que notre mot d’ordre soit le sien : Es poir et confiance 1 »...