Extrait du journal

« Vous êtes un bandit!... Vous êtes un traître!-.- Vous êtes vendu à la Jtiiverie!... Vous flirtez clandestine ment avec la Gueuse! .. Vous êtes au service de Briand ! .. » Ce n’est là qu’un échantillon des gentillesses que le journal de M. Léon Daudet, de M. Mau ras et des camelots i du Roy prodigue tous les jours au ! chef du bureau politique du préten- j dont au trône de France. Chef du bureau politique du préten- i dant au trône de France! Beau titre à mettre sur une carte de visite ! N’est-ce pas Banville qui racontait un concours de professions bizarres? Devant le jury défilèrent le verni sseur de pattes de canard, le souffleur d’yeux de bouillon, le ramollisseur de pain rassis, le ramasseur du crotin des chevaux de bois. Mais le prix fut décerné à un jeune homme che velu qui vint déclarer : « Je suis poète lyrique et je vis de mon métier. » Les jures estimèrent qu’il n’existait pas de profession plus singulière ni plus in vraisemblable. Mais ils auraient certainement don- i né la préférence au chef du bureau i politique du prétendant s'il avait paru i devant eux. Et si le prétendant lui- i même avait daigné concourir, il eût I été préféré au chef de son bureau po- ! l'tique : il eût remporté la victoire sans j combat. Quelle profession aussi étrange, en effet, que celle d’un homme qui ne fait rien (le ses dix doigts ni de son cerveau, sous prétexte que son seul rôle possible dans l'existence est. d’at tendre un trône, sur lequel il ne s’as siéra jamais ? situation a la fois tris te et ridicule : roi sans royaume, croyant devoir jouer au souverain, ayant ses ministres, sa petite cour, donnant des ordres, invoquant son au torité, qu’il prétend tenir do Dieu, et ' impuissant à obtenir obéissance des I...