Extrait du journal

LE FOL DE LA VILLE. i. Un matin du mois d’août 1702, une chaise de poste, faisant voler à sa suite des tourbillons de poussière, s’ariêta court à une centaine de pas de la porte du Hàvre, sur la route de Paris. Le postil lon mit pied à terre. Des paysans, occupés à la moisson, dans le champ voisin, ouvrirent de grands yeux ébahis en examinant les voyageurs qui descen daient du lourd véhicule. — Jésus ! le beau garçon 1 fit une grosse villa geoise. — Et ce petit là, reprit une autre, est-ce que tu le trouves mal ? — C’est un enfant ! — Hé 1 hé 1 pas si enfant. . Vois donc un peu comme il est fait 1 — Moi, j’aime mieux le grand. — Moi, le petit. — Ah ! toi, lu as toujours eu du goût pour les blonds. U y avait sans doute là une épigramme villa geoise, car la jeune fille se tut en rougissant. Pour dire aussi notre avis, les deux étrangers étaient de mine à mériter les éloges de gens plus difficiles que de pauvres moissonneuses. Ce plus jeune, celui qui avait les cheveux blonds, seize ans à peine ; il était tout frais, tout rose. ~a 'évite noire, négligemment boutonnée, traliis-...