Extrait du journal

Fleurs, couronnes, guirlandes s’amoncellent autour des palissades du futur tombeau ^ Par cette aube grise et presque tiède du) premier jour de l'an nouveau, sous l'qj « Porte de Gloire », au seuil de laquelit| il dormira son éternel somméil, « le Soldat Inconnu. » reçoit aujourd’hui le touchant hommage de la piété patriotique du peu: pie de Paris, ' Tandis qu’un peu trop lentement peut-, être on prépare à ses restes sacrés l’abri suprême, des mains françaises ont fleuri la laideur inévitable des palissades de bols blanc. . Déjà la Ligue des chefs de section et des soldats combattants, sous l’inspiration de M. Binet-Valmer, avait dès cette nuit porté sa geTbe de roses et d’œillets. A no tre . frère, disait l’inscription, brève mais si simplement évocatrice ! Ce matin, plusieurs comités, du 19e, du 16e, la Ligue des chefs de section de Neuilly et d’autres organisations ont imité ce geste pieux. A chaque instant, de nouvelles gerbes, sont apportées. Hortensias, palmes et fou gères, mimosas odorants cachent mainte nant les gravats et les pierres qu’ox avait dû ces jours-ci soulever. On sait ne que Paris peut faire en la délicatesse de son âme pour un de ceux qui l’ont sauvé. • Plus rien ne restera visible demain des préparatifs commencés. Les planches ellesmêmes disparaîtront sous les fleurs. 11 suf fit, pour en être sûr, d’avoir vu comme moi tout à l’heure, sous la pluie fine et mé chante qui tombait, deux femmes en deuil s’approcher de la terre remuée au pied de là palissade et, lentement, éparpiller sur elle pour la couvrir les feuilles, les fleurs et le parfum des premiers filas. — F.-E. MaupomA...