Extrait du journal

Je me suis battu douze*ans !... Douze longues années pendant lesquelles je n’ai eu qu’un .objectif, une seule préoccupation : le ring, cette estrade blàncbie de résine, inondée de lumière, parfois arrosée de sang, au tour de laquelle j’ai vu la foule devenir de plus en plus dense, à mesure que j’abattais des hommes. Douze années pour apprendre et perfectionner ce métier, assez singulier quand on y, songe «. de l’exté rieur », qui consiste à démontrer avec ses poings, son cœur et son cerveau, qu’on est le plus fort, le plus habile ou le plus courageux. - * J’ai eu de la chance. Je n’ai attendu que sept ans la réalisation des rêves que je faisais lorsque, frais dé barqué à Paris, -je venais au Central Sporting Club, ser rant sous mon bras le sac de toile brune qui contenait ma tenue de combattait, un peu ému à l’idée de me mesurer avec, les « terreurs » du faubourg Saint-Denis. Qu’ils l’avouent ’ou non, qu’ils s’en rendent compte ou que l’idée dorme- dans un petit coin de leur crâne, tous-les petits gars qui viennent y disputer leur premier «six de deux » pansent leurs premières blessures,-se con solent de leurs premiers échecs, en songeant qu’un jour, eux aussi, verront leur nom s'étaler en caractères « gros comme ça » à la, première page des-quotidiens sportifs ou qu’ils pourront faire -graver sur leur carte de visite...