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L’Œuvre, 1 mai 1941

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L’Œuvre
1 mai 1941


Extrait du journal

Nos limaçons de l'a pensée bavent d'étonnement et traînent péniblement leurs coquilles intellectuelles. Tout de même, ce brusque printemps militaire les a tirés de leur sommeil hivernal. Mais n'espérons pas que d'un seul coup nos tardi-cogitants yont saisir le fil de l'histoire. Ils en sont encore à croire qu'un duel du type classique est engagé entre l'Allemagne et l'Angleterre, que deux puissances se tiennent à la gorge, à la mode du dixneuvième siècle, et que, l'une ayant abattu l'autre, il y aura un congrès, un traité, des règlements et des gages, conformes aux précédents. Après quoi la vie reprendra, avec ses routines et ses familières moisissures. Et le fin du fin, pour la France, c'est de jouer les neutres, de ne se mêler de rien, de façon à s'esbaudir doucement, l'heure venue, devant la nudité du vaincu et les guenilles du vainqueur....

À propos

L'Œuvre est un hebdomadaire devenu quotidien fondé par Gustave Téry, ancien rédacteur du Journal, du Matin et collaborateur de L'Aurore. Le journal s'est d'abord affirmé comme socialiste et anticlérical avant de rejoindre le nationalisme intégral prôné par Maurras et l'Action Française au moment de l'Occupation. Le titre fut pacifiste durant les guerres mondiales, bravant la censure dès 1914 et favorable au Cartel des gauches (1924) puis au Front populaire (1936).

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Données de classification
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