Extrait du journal

C'est à leurs effets qu'on juge les actes. Or que voyons-nous ? La destruction de l'Etat tchécoslovaque n'a pas plongé l'Europe dans la stupeur : elle a stimulé, galvanisé son énergie. Cet holocauste d'une petite nation libre et fière, retombant après vingt ans dans son tombeau, les arguments, misérables et cyniques par lesquels on a vainement essayé de justifier cet assassinat collectif ont soulevé l'indignation universelle. Depuis longtemps la conscience morale dans tous les pays était troublée. Les excès contre les Juifs, les tortures, les spoliations don* ils avaient été victimes, les persécutions sans nom que les nazis avaient fait subir à leurs adversaires politiques, avaient provoqué plue de dégoût que de terreur. Parce que cette indignation restait sourde, et que rarement. — trop rarement — le dégoût montait du coeur aux lèvres, les dirigeants du troisième Reich en avaient conclu, sinon à ''assentiment universel, du moins à une impuissance résignée. Ils ont cru qu'ils pouvaient tout se permettre....