Extrait du journal

Paris, 11 janvier'. Accompagnant ou interrompant les discours ou interventions, d'ailleurs médiocres, de MM Monnet, Hulin, Dalimier et Durand, de bruyantes vagues de protestations ou d'approbations se sont élevées cet après-midi à la Chambre sans qu'aucune orientation decisive se soit dessinée pour ou contre le gouvernement. Divisés en deux masses opposées, sans nuances et sans zone intermédiaire, les députés ont échangé agression et répliques plus ou moins injurieuses, et du reste purement verbales. Dans le tumulte, l'on entendait dominer de ci, de là, des réflexions passionnément injustes et des accusations sans preuves. Bref, nous avons assisté a une sorte de réunion publique tapageuse, confuse, qui ne nous a rien appris, qui n'a rien précise, rien éclairci, si ce n'est cependant, la responsabilité du Parquet de la Seine, lequel n'a évidemment donne suite à aucun dès rapports qui lui sont parvenus sur l'affaire Stavisky. C'est a M. Dommange que revient le mérite d'avoir établi définitivement ce point d'histoire. Il est manifeste que si le procureur avait révoqué la liberté provisoire de Stavisky soit en 1931, soit au cours des deux années suivantes, l'aventuriez:' n'aurait pu faire fonctionner l'affaire de Bayonne, et l'épargne française n'y aura.6 par perdu 400 millions. De plus il apparaît que l'inspection du crédit au Ministère du Commerce n'a pas rempli son devoir avec la vigilance qui s'imposait. M. Chautemps a-t-iL pour sa part, apporté quelque lumière dans ce répugnant fouillis d'escroqueries, de complaisances, de chantages et de lâchetés ? Non. Il a plaidé avec élégance les circonstances atténuantes. Il a expliqué avec clarté le mécanisme des x remises devant les tribunaux, déploré certaines défaillances de la police, ainsi que quelques « séries de négligences dans les services administratifs. judiciaires, financiers ce qui est déjà un assez édifiant aveu et promis, avec beaucoup d'énergie dans la parole, le geste, l'attitude des sanctions impitoyables....