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L’Ouest-Éclair, 12 mai 1911

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L’Ouest-Éclair
12 mai 1911


Extrait du journal

Le rendement des impôts pendant les trois premiers mois de 1911 présente ure plus-value de 143 millions sur les chiffres correspondants de l'année 1910. Or, nous avons souligné l'année dernière, à pareille date, le singulier accroissement qui assurait au Trésor public, en dépit des mauvaises récoltes et des inondations, un supplément de recettes supérieur à quatrevingts millions. Si les trimestjvs quri vont suivre ne sont point dtfavorables, il est permis d'imaginer que les revenus publics dépasseront cette année de trois centa millions pour le moins les prévisions du budget que la Chambre vient de voter. Cela, bien entendu, sans faire entrer en compte les ressources que doivent fournir les nouvelles taxes sur les successions. De cette manière, l'exécution de la loi sur les retraites ouvrières n'apparaîtra pas aussi onéreuse qu'on nous le faisait prévoir, ou du moins l'Etat y fera face sans difficulté Nous ne voulons voir dans ce phénomène «j&e la preuve d'une augmentation continue de la richesse publique. Les contributions directes ont une fixité qui exclut toute idée de plus-value ou de déficit. Ce sont les bonnes vieilles indirectes, ce sont les monopoles, les douanes. l'enregistrement, les taxes à rendement variable sur les opéralions de Bourse et sur les valeurs mobilières qui fournissent ces excédents, dont le coeur de M. Caillaux se réjouit. Le contribuable ne sait pas qu'il paie davantage. Il consomme davantage, voilà tout, ce qui laisse supposer qu'il est plus riche. Comme l'équilibre de la grande richesse, de l'aisance, de la pauvreté et de la misère, les taux proportionnels de ces divers états humains demeurent peu près invariables, il faut admettre que, riche ou misérable, le Français de 1911 est plus riche et moins misérable que celui de 1910. Et si l'on remontait d'année en année à quelque quarante ans en arrière, on verrait que le Français de 1911 consomme (et par conséluent possède en guise de revenu) le douole de ce que consommait et possédait le Français de 1871....

À propos

Fondé en 1899 à Rennes, L’Ouest-Éclair était un quotidien régional français dont l’influence prospérait sur toute la région Bretagne, jusqu’en Vendée. Il sera remplacé par Ouest-France à la Libération, en 1944.

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