Extrait du journal

Entre tons les blessés, il en est vers lesquels nos cœurs se penchent avec une recrudescence d'attendrissement douloureux, si j'ose dire ? Ces blessés, ce sont les aveugles. Par une réversibilité sentimentale lont, hélas, l'égolsme humain n'est point ixclu, chacun frémit en s'assimilant pour me minute la terrible infirmité, et puis, en lâte, les yeux se rouvrent à la lumière. dais, cette rapide plongée volontaire dans ;s ténèbres a suffl pour nous faire, sinon (prouver, dn moins pressentir, les affres :l'un être jeune irrévocablement condamné à la nuit J'ai, comme tout le monde, eu la triste occasion de voir déjà bien des soldats aveugles depuis plus d'un an. Tous ont le même mouvement que n'a pas l'aveugle-né. Ils exhaussent le cou comme si l'élévation de la tête devait leur faire ouver la lumière. En haut, plus haut, toujours plus haut. ils essaient de retrouver le jour, le jour irrévocablement perdu Je ne sais r>n de plus apitoyant aux yeux qui voient, que cette angoisse instinctive d'un être jeune et plein de vie, désormais muré dans la nuit éternelle....