Extrait du journal

Le ton de réserve de l'éminent préfacier vous fait comprendre que M. Gaston Riou a posé, lui. un impératif catégorique Il faut qu'en Europe. la Russie exceptée, les patries se fondent en une seule. Il faut donc que Français, Anglais, Allemands. Italiens, Balkaniques, grands peuples et petits, nous acquérions ensemble l'esprit européen. Qu'Europe devienne notre nom de famille A cette condition-là seulement, notre presqu'ile échappera à la servitude, c'est-à-dire à la mort. Ou s'unir ou mourir tel est le dilemme. Une Europe unie ? un esprit européen ? Le premier mouvement de la raison, ainsi mise en demeure de s'atteler à ce travail d'analyse auquel elle se plie si péniblement, est de se rebeller et d'arguer, sans aller plus avant, de l'inutilité de l'effort et de son inopportunité. On demande aux nations de s'effacer ? Mais la guerre, loin d'affaiblir le sentiment de nationalité, l'a exacerbé dans tous les coins de l'Europe elle a ressuscité des patries Bohême. Pologne, Irlande Plus fortement que jamais, le Français, ou l'Anglais, ou !'Allemand se sent solidaire de la chaîne de ses ascendants. Le pays que nous habitons demeure à nos yeux a le plus beau de tous les livres comme disait Mistral et nc^re coeur le reconnaît pour le plus cher de ses amours....