Extrait du journal

Nous avons des nouvelles de Rome du 24 février. Le 22 février, Sa Sainteté a daigné accorder une audience générale, dans la salle du Consistoire au Vatican,-à une foule considérable de catholiques qui lui voulaient présenter, avec leurs hommages de vénération et de dévoue ment, une Adresse rédigée en commun. C'est devenu une coutume, il faut l?ien le dire, depuis que nous nous sommes alliés à la révolution italienne, et que le résultat le plus net de cette alliance a été la spoliation de quinze provinces. Les catholiques protestent contre cette spoliation, qui prive leur Père et euxmêmes d'un bien propre, appartenant à l'Eglise, c'est-à-dire à l'universalité des chrétiens. Cette universalité, d'ail leurs, est chaque année représentée, autant qu'elle peut l'être, par des hom mes appartenant à toutes les nations, à toutes les classes, revêtant tous les uni formes, siégeant dans les emplois les plus divers. De l'ouvrier au prince, du soldat au prêtre, du bureaucrate au magistrat, tous les degrés sont marqués dans ces assemblées de catholiques,que, par un lapsus linguee regrettable, M. le comte de Thun^ membre de la Chambré des seigneurs et ancien ministre de l'empire d'Autriche, a appelés étrangers. Dès que le Saint-Père a paru dans la salle consistoriale, de longs cris l'ont salué. Parmi ces cris, celui de : Vive le Pape-Roi ! dominait tous les autres. Les cœurs catholiques protestent ainsi coutre l'esprit moderne, qui tend chaque jour davantage à affirmer la déchéance...