Extrait du journal

Le directeur de l’arrondissement de Ribeauvillé est venu, au mois de mars dernier, à Bergheim. Il a fait venir tous les vétérans de 1870 à la mairie et nous a dit que le gou vernement français avait donné ordre de prendre les noms de ceux qui voulaient la médaille de 1870-1871. Je me suis fait inscrire, comme tous les autres. Les papiers ont été envoyés à Paris. Quelque temps après, les pa piers sont de nouveau revenus de Paris et il a fallu que nous constations que nous avions réellement fait la campagne de 1870. Les or dres ont été exécutés en conséquence et l*es papiers ont été renvoyés à Paris ; depuis lors, tout est rentré dans le silence. Le monde à Bergheim et surtout les immigrés se moquent de nous et nous disent : ■ Vous attendez la médaille de 1870 ; mais, vous ne l’aurez ja mais î Le gouvernement français se fiche pas mal de vous ! » C’est ainsi que nous sommes exposés, tous les jours, à la risée de ces gens-là. Tout le monde croyait que les Alsa ciens seraient les premiers à être gratifiés de la médaille, à nous, pauvres annexés. A cha que instant on lit que la médaille vient d’être distribuée dans telle ou telle commune, majs jamais rien de l’Alsace. C’est honteux. Le vétéran qui a écrit cette lettre a été sergent et sergent-fourrier au 27® de ligne, sous le numéro matricule 2,055. Il a été à Reichshoffen, à Beaumont, à Sedan, où une balle le blessa au bras gauche. Il a été prisonnier de guerre à Mayence. Le Journal des Débats disait récemment :...