Extrait du journal

Ma Pauvre Ole !• Mossieur le Joumalisse, Ça fait pas chaud à Bouzillat, je vous en réponds. Le maître d’école, qu’il a un outil pour mesurer le froid, il a dit que l’autre jour y en avait eu dix-huit degrés. Moi, je le sais pas, mais j’ai bien compris qu’il faut tenir ses anéantisses pas bien loin du feu. Pour quant à ça, on fait bien ce qu’on peut. Aussi, quand même les jours sont pas bien longs, on a le temps de penser et de revirer dans sa tète des choses de l’ancien temps. Mais on peut pas toujours penser, alors, on lit bien dix fois vot’ joli journal. C’est qu’il en raconte de la politique et des autres besognes. Dernièrement, j’y ai trouvé les prix de vertu, ça fait toujours plaisir de voir qu’y a du tant brave monde. Mais c’est pas tout comme ça. Y en a que trop des assassinats, des crimes de toutes espèces. Ça fait peur. Et puis, tous ces gros banquiers canailles qui volent l’argent du pauv’ monde qui se sont tant braillés pour le ramasser ! C’est que c’est des millions !...