Extrait du journal

Gavarnie ? Il est évidemment très licite de faire ces courses, mais le jour où le voyage devient surtout un agrément, il ne faut pas s'étonner que le miracle y faiblisse. • Ajouterons-nous que, depuis un quart de siècle, Lourdes même a singulière ment changé. C’est maintenant une ville avec ses facilités, ses mœurs, ses dis tractions, ses attraits. En entrant dans les boutiques, on trouve parfois des jour naux dont la vue choque le pèlerin... à plus forte raison l’œil de Dieu. On y joue des pièces dont le titre nous à scanda lisé. Line sage prévoyance a tenu le né goce loin des sanctuaires, mais il reflue sur les abords un- peu lointains avec ses qualités et ses défauts. UImmaculèe ne doit certes pas tout aimer dans ces ins tallations et ces opérations pourtant lé gitimes en leur principe. Quant aux faiblesses morales, si fréquentes dans les centres populeux, elle a la douleur de les y rencontrer aussi. Nous ne voudrions à aucun prix porter ici une condamnation. Nous ne con naissons la-situation que par ce qu'en voit tout passant. Nous ignorons, du reste, totalement quelle influence l’état moral des populations a, dans les vues d’en haut, sur les concessions des mi racles aux sanctuaires vénérés. Nous nous contentons, en ami fervent de Lourdes, de poser loyalement la question et de dire aux habitants de cette clé des Pyrénées que, plus ils seront catholiques de cœur, d’esprit et de vie, plus ils pour ront espérer du ciel. Lourdes verra en 1920 défiler toute la France. Nous espérons qu’en août la crise des transports sera assez atténuée pour permettre un vrai pèlerinage na tional avec son déploiement de péni tences , et de prières. Nous avons confiance que le miracle y refleurira plus que jamais. Mais, en posant ces questions, nous croyons avoir rempli un devoir de loyauté. Franc....